Tous les matins du monde (1991, Alain Corneau) - L’art sans retour ni détour
Dans Tous les matins du monde (1991), Alain Corneau délaisse les polars et cède à sa passion du baroque. Ce film austère et en costumes surprend comme Jean-Pierre Marielle en violiste janséniste et mélancolique. Succès public et critique, le film rafle le Prix Louis-Delluc et pas moins de 7 Césars. Ce joli palmarès n'est nullement usurpé.
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Passionné de musique baroque, Alain Corneau réalise Tous les matins du monde en 1991. Ce film en costumes, baroque et austère, surprend de la part d’un cinéaste passé maître dans la réalisation de polars et en cela digne héritier de Jean-Pierre Melville. La surprise est même double quand on constate que le rôle principal est confié à Jean-Pierre Marielle utilisé ici dans un registre janséniste diamétralement opposé aux personnages hâbleurs et extravertis qui ont fait sa notoriété. Tous les matins du monde est le plus grand succès public de Corneau. Le même accueil favorable est constaté du côté des professionnels qui récompensèrent le cinéaste du Prix Louis-Delluc en 1991 et de sept Césars en 1992 dont ceux du meilleur réalisateur et du meilleur film.
A la fin de sa vie, Marin Marais, prestigieux violiste de Louis XIV, se souvient de son apprentissage avec Monsieur de Sainte Colombe, grand maître de la viole de gambe. Professeur austère et intransigeant, ce dernier ne va pas de main morte avec son jeune élève ainsi que ses deux filles. Suite au décès de sa femme, le virtuose a recherché en vain une perfection absolue dans son art, possède son apprenti.