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Billet de blog 27 mars 2020

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Aswang (Alix Ayn Arumpac)

En l’espace de deux ans, plus de 20 000 hommes, femmes et enfants sont tués aux Philippines au cours de la guerre contre la drogue menée par Duterte. Un petit garçon naît dans ce système cruel qu’un homme essaie de combattre.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les rues des quartiers populaires de Manille dégagent une odeur de mort et une peur grandissante s’est répandue dans la capitale philippine. La politique de Rodrigo Duterte pour détruire les réseaux de trafic de drogue a donné tout pouvoir à la police locale qui semble être lâchée comme une bête féroce dans les quartiers les plus pauvres, autorisée à faire disparaître consommateurs et petits vendeurs de rue pendant que les lords du trafic ne sont pas inquiétés. La cinéaste s’engouffre dans les rues de la ville sans hésiter, réalisant un film de terrain, brut, construit sur un récit nocturne inquiétant. Les corps jonchent les trottoirs, le sang est nettoyé des terrasses comme les déchets d’une soirée ordinaire. Pour traverser la brutalité et les foules inquiètes qui assistent désabusées au massacre, la cinéaste trouve des guides. Un médecin légiste désemparé, un journaliste silencieux enquêtant sur le désastre et un enfant, Jomari, qui en a déjà trop vu, dont les parents sont dans une prison bondée pour avoir consommé de la drogue. Jomari se débrouille, joue aux cruels policiers avec ses amis, dort dans une cabane de fortune et assiste aux enterrements de ceux qu’il a connu dans le quartier. Tous font face et tentent de surmonter la situation. La colère gronde aussi fort que la tristesse, la rue se soulève mais la corruption de la police est partout et sa dérive est monstrueuse. D’où vient ce mal qui s’est déversé dans toute la ville ? Dans les ruelles aux présences spectrales, les déambulations de la cinéaste ne semblent aller à la rencontre d’aucune forme de justice.

Clémence Arrivé
Membre du comité de sélection de Cinéma du réel

Ce film est disponible jusqu'au 3 avril sur Tënk

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