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Billet de blog 28 mars 2020

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Jia Ting Hui Yi (The Choice) (Gu Xue)

La tante est en unité de soins intensifs. Son fils, Shi Hengbo, appelle toute la famille pour trouver une solution à cette situation. Mais durant cette réunion, personne n’est d’accord.

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Une prise, une heure, une pièce, et un choix à faire pour la famille réunie dans le plan unique de The Choice. Non loin d’ici, dans un hôpital, une tante est en soins intensifs. Il y a peu de chances pour qu’elle se réveille mais : doit-on la laisser à l’hôpital ou la ramener à la maison ? Que dit le médecin ? Est ce qu’elle peut aller mieux ? Qui est responsable ? Combien cela va-t-il coûter ? La discussion est froide, la question est pratique. Ravalez vos larmes, nous sommes là pour prendre une décision sérieuse. Et le « nous » est d’usage. Nous n’interviendrons pas mais nous sommes bel et bien dans le cercle. Le plan, unique, n’est pas fixe, il va de droite à gauche, comme un lent mouvement de la tête, marquant notre présence au groupe par le dispositif, pleinement inclus dans le drame qui se déploie sous nos yeux. L’affaire de famille semble sans issue, personne n’est d’accord, les arguments cheminent entre les systèmes de croyances et les problèmes de finances. Dans cet argumentaire, chacun ne peut pas avancer ce qu’il veut quand il veut et au fil de la discussion c’est toute la hiérarchie familiale qui se découvre : la jeunesse tient les rênes, le respect n’est pas aux ainés, ils s’exprimeront plus tard. Le beau-frère ? Il n’est pas réellement de la famille, sa parole est secondaire. La discussion est intense et pleine de remous. L’intrusion dans cette petite pièce, où certains n’ont pas encore enlevé leurs manteaux, nous projette dans le drame ordinaire. Les légers mouvements de la caméra déposent parfois notre regard sur des visages absents, des corps retirés, appelant à d’autres histoires et soupçonnant les sentiments enfouis.
Clémence Arrivé

Ce film est disponible jusqu'au 3 avril sur Tënk

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