Du cinéma français
Il y a les décors naturels (qui magnifient prison, église et palais), les costumes, de bons acteurs et des maquillages étonnants qui transforment Pierre Niney-Edmond en Monte-Cristo-Garrel ou Halifax-Depardieu.
Voici le retour en force du patrimoine.
Des calanques à Dumas, tout y est : une France d’une autre époque, blanche, riche et oisive. Rappelons au passage qu’Alexandre Dumas lui-même était métis, ayant une grand-mère noire esclave née à Saint-Domingue.
Que penser aujourd'hui de ce que nous raconte Dumas ? C'est l'histoire d'un homme qui décide de se faire justice lui-même. Dans l'Histoire, lorsqu'ils sont plusieurs, on appelle cela une milice.
Où sont les femmes?
Quand on a quelques souvenirs du roman, on s’ennuie assez vite. On voit l’effort poussif du cinéma français pour écrire des personnages féminins. La création d’Angèle, soeur du noble Villefort, sauvée des eaux par Dantès puis envoyée par son frère au bordel, frôle le ridicule.
On se souvient de la soeur d’Aramis dans Milady qui n’était guère mieux, sinon plus bouffonne que tragique. Eugénie, la fille de Danglars, qui dans le roman fuit en Italie avec celle qu'elle aime, a perdu toute consistance.
Restent Haydée et Mercedes. La modification de la fin du roman est assez révélatrice des imaginaires contemporains : la jeune Haydée part avec l’homme qu’elle aime et la vieille Mercedes se transforme en Pénélope. « Attendre et Espérer » lui demande Edmond reparti en mer. L’amour, c’est pour les jeunes ; reste aux autres le monde pour monsieur et l’église pour madame.

Agrandissement : Illustration 1
