Nouvelle vague du doc
Disons-le d’emblée : l’animation de Javier Mariscal est sublime. Dans la continuité de Chico et Rita, on découvre des couleurs à faire pâlir Linda veut du poulet et une débauche de décors qu’on ne connaît que chez Miyazaki. Au plaisir visuel s’ajoute une bande-son prenante, puisqu’il s’agit cette fois encore de parler musique. Un journaliste yankee écrit un livre sur la bossa nova - et va croiser l’ombre d’un pianiste brésilien disparu, Tenorio Junior. La forme complexe de l’animation documentaire, qui avait fait la force de Valse avec Bachir, est mise au service d’un portrait parfois un peu consensuel
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Cette figure du journaliste blanc qui fait son oeuvre sur l’histoire de musiciens racisés ne sera jamais questionnée, et on peut le regretter. Il est parfois d’une naïveté, ou d’une ignorance étonnante. Mais ce qui fait l’intérêt du film, malgré ses longueurs, c’est de montrer comment une dictature fait régner la terreur même parmi ceux qui ne se sentent pas concernés par la politique. Tenorio est un musicien brésilien en tournée en Argentine : il aura le seul tort d’être au mauvais endroit, au mauvais moment, avec un look de gauchiste potentiel.
Ce qui passe dans un premier temps pour une « erreur » est la réalité des disparitions arbitraires orchestrée par une dictature. On a beau vivre pour son art, le contexte politique impose sa réalité. A remettre en mémoire de celles et ceux qui pourraient penser que leur place dans la société les mettra à l’abri d’un régime autoritaire.
Sortie en France prévue le 24 janvier 2024