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Billet de blog 18 mars 2024

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Cinélatino, première salve

Retour sur un premier week-end passé à Toulouse au festival Cinélatino. Bref avis sur les films vus, classés par ordre de préférence.

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Argentine : le procès d'une dictature

Illustration 1
© Polo Sur Cine

Le procès, de Ulises de la Orden (Argentine) DOC
Magistral : 3h de film de montage, à partir des rushes des 90 jours de procès des militaires argentins, jugés pour les crimes perpétrés sous la dictature. Organisé en 18 chapitres pour plus de lisibilité, le film démontre pas à pas ce que c’est qu’une dictature. A voir, au regard de l’actualité en Argentine et en Europe. (billet critique à suivre)

Illustration 2
© DublinFilms

Dans la jungle colombienne

J’ai vu trois lumières noires, de Santiago Lozano Alvarez (Colombie) FIC
Film porté par un grand acteur, qui incarne José de Los Santos, un homme qui va entreprendre son dernier voyage dans une jungle difficile d’accès, où se cachent bandes armées et orpailleurs. On ne s’étonnera pas d’un intérêt prononcé pour les rites mortuaires, dans une Colombie peuplée de disparus et de morts violentes. Le force du film tient à la façon dont il met dans le même monde vivants, morts, végétaux et animaux.

We love Brazil

Betania, de Marcelo Botta (Brésil) FIC
Annoncé comme l’un des favoris de la compétition. Un Brésil sympathique, multiculturel, intergénérationnel, chrétien et queer. Les paysages sublimes des Lençois qui attirent les touristes sont montrés dans leur envers écologique : avec les dunes avance le sable, qui provoque assèchements et inondations. Mais le film veut parler de tout : la peur des gangs, l’homosexualité, la mort d’une fille, l’usage d’internet…et le montage, qui ramène sans cesse les images d’une cérémonie, perturbe le récit au point de le rendre confus ou répétitif.

Conversations avec ma grand-mère

Memorias de un cuerpo que arde, de Antonella Sudasassi Furniss (Costa Rica) DOCFIC
Un point de départ passionnant : pendant deux ans et demi, la réalisatrice a recueilli la parole de femmes qui ont l’âge de sa grand-mère, qu’elle a interrogées sur leur intimité. Mais la force de cette parole est atténuée par des images de fiction trop illustratrices qui soulignent des clichés.

Amérindiens

La fleur de Buriti, de Joao Salaviza et Renée Nader Messora (Brésil) FIC
Voyons-nous des indiens défendant leur terre ou de bons sauvages parqués dans une réserve? Une belle intention d’alerter sur les menaces qui pèsent sur les communautés indigènes. Mais un film confus, où la manifestation finale montre deux des protagonistes un peu perdus dans un rassemblement de peuples autochtones. Où est leur place? 

Sublimer la pauvreté

El Eco, de Tatiana Huerzo (Mexique) DOC
Des images sublimes, notamment de visages d’enfants. Mais à suivre trop de personnages, on s’y perd. Evocation déprimante de la difficile condition des filles, pour lesquelles aucune émancipation ne semble possible, ni à cheval, ni en allant au collège. 

Glisser lentement dans la folie

Rey, de Niles Atallah (Chili) FIC
Partant de l’histoire d’Antoine de Tounens qui rêva de fonder le Royaume d’Araucanie, le film glisse peu à peu vers la folie. Rêver d’un royaume, c’est exercer la puissance du rêve, et elle donne au personnage la force de résister à la domination étatique. Des longueurs, mais une recherche visuelle fascinante, notamment dans l’usage de films anciens, peuplant l’esprit d’Antoine de fleurs, de fées et de lions. 

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