Jeune écrivain, Clarisse Gorokhoff a vécu cinq années à Istanbul où elle a notamment achevé son master de philosophie et écrit un roman, aujourd'hui en cours d'édition en France. Sa démarche d'écriture la pousse à s'intéresser aux paradoxes qui façonnent nos manières d'être -à la fois triviales et bouleversantes-1…
qui forgent la société de nos jours.
Le nihiliste qui prétend que la vie, le monde, les choses, n’ont aucune valeur, prétend de la même manière que la mort n’en a pas plus. Par-là même il n’a aucune raison de se suicider. En ce sens, le djihadiste, pour qui le fait de se donner la mort représente l’action de sa vie la plus chargée de sens, ne s’aligne donc pas sur une posture dite nihiliste.
C’est en son nom que les gens donnent leur temps, leur argent et parfois même leur sang. C’est l’empathie qui rend “je” si prompt à devenir temporairement autre, victime éphémère. JE SUIS le lieu d’un carnage, un peuple opprimé, des innocents massacrés… JE SUIS un enfant échoué sur une plage, un bébé tombé dans un puits, bientôt un chat coincé dans un arbre...