L'économie est systémique : son évolution s'appuie sur le long terme, un événement perturbateur peut générer des tas d'événements secondaires qui n'apparaîtront que plus tard, bien plus tard et crée des situations souvent quasi irréversibles. Faute d'une analyse historique que, précisément, l'état d'urgence permanent entretenu par l'activité financière ne permet plus, on a du mal à comprendre comment le libre échange universel voulu par le complexe militaro industriel étasunien dès la fin de la guerre et consacré en 1995 par la création de l'OMC a amené (avec l'écroulement des frontières commerciales) la prolifération d'un réseau transnational d'industrie financière qui s'est progressivement détaché de tout objectif de soutien de l'économie réelle.
L'activité financière, dont le fil directeur s'aligne sur l'exigence du RSI maximum, beaucoup moins systémique est de nature tactique: ceci même si elle prend par son caractère moutonnier des allures stratégiques. Elle est bien entendue soutenue et guidée par la spéculation.
Cet aspect de l'objectif à court terme reposant sur une circulation monétaire exacerbée par la facilité de manipuler l'argent dette se développe. La stratégie est d'autant plus ignorante des effets systémiques, que le système ayant atteint ses limites: il importe pour le spéculateur de réaliser ses bénéfices au plus vite ... avant d'abandonner dans les ruines de la prochaine crise une économie ruinée et des populations laissées à l'abandon.
Les tentatives dérisoires des "sages" de Bâle émettant des recommandations supposées réguler l'activité financière illustre bien cette dualité.
Au travers de la candidature d'un Macron "ni de droite ni de gauche", la poursuite du désarmement des états au travers de ses positions sur l'Union Européenne et la poursuite de la politique d'austérité qui se cache à peine derrière son discours sur la réduction de la dette sont évidemment dans le droit fil de ce qui précède, mais les autres candidats dans leur ensemble ne sont pas tout à fait exempts de cette politique "hors sol" de plus en plus éloignée des objectifs humains.
Ne parlons pas de Marine le Pen et du FN qui, comme un coucou se sont installés au milieu de certaines idées de gauche en les habillant de protectionnisme et de xénophobie. Fillon, vainqueur à la Pyrrus d'une bataille que le dernier des Horace n'aurait pas désavoué dans le combat contre les Curiace essaye vainement de se faire entendre au dessus du bruit des casseroles mais à ce que j'ai cru entendre il n'a pas encore trop parlé d'économie. Les deux frères ennemis majoritaires dans la gauche s'ils divergent sur certains points évitent tous les deux dans un univers de monnaies flottantes de parler sérieusement et clairement de la nécessité de restructurer la dette au niveau mondial, du contrôle de la monnaie et de redistribuer les richesses réelles en fonction des besoins. Le reste - dispersé - de ceux qu'on appelle les petits partis auront bien du mal à se faire entendre quel que soit leur avis sur la question.
Pendant ce temps, dans l'oligarchie, on travaille activement sur l'avenir à court terme tandis que certains dont les GAFAs préparent eux un avenir à plus long terme à base d'ordinateurs quantiques sur des bases transhumanistes.
Il paraît que chez Rotschild et chez JP Morgan on licencie des traders pour les remplacer par des algorithmes plus performants.
amicalement