L'atmosphère des romans de Kafka est rempli de situations absurdes et surréaliste liés à un excès de bureaucratie insupportable tandis que le père UBU, anti héro inventé par Alfred Jarry est l'archétype du pouvoir conquis par un ambitieux manipulé par la mère UBU qui le chaperonne et par un entourage plus ou moins équivoque qui en vit.
La France est coutumière de ces paradoxes : elle décapite un roi en 1793 et établit une monarchie élective renouvelable en 1958 . Elle aura bientôt montré dans les mandats présidentiels successifs toutes les variations du pouvoir régalien sous les atours plus ou moins usurpés d'une république de faiseurs de rois.
Au long de la cinquième république, plusieurs types de monarques républicains ont entretenu des cours hétéroclites, mais le dernier en date est un véritable clone de Louis Napoléon Bonaparte, lequel mit fin à la seconde république et dont il fallu une guerre et la collaboration active de l'ennemi victorieux pour stopper la carrière impériale en 1870.
Le Président actuel ne risque certes pas d'être menacé par l'entrée des prussiens dans Paris mais la colid 19 est une adversaire autrement redoutable dont il ne soupçonnait pas l'existence lors de sa prise de pouvoir.
Décidé, disait-il, à établir un pouvoir « Jupitérien » il n'hésita pas le jour même de son investiture à révoquer le chef des armées pour assurer son autorité sur un landerneau politique tétanisé.
Il n'a pas éprouvé au début la nécessité d'une implantation locale ou régionale forte et professa même son mépris pour les corps intermédiaires et la représentation citoyenne. Il l'a payé aux dernières élections régionales et municipales mais semble n'en avoir cure tant sa position au sommet le met croit-il à l'abri des critiques vulgaires du peuple et de quelques agitateurs.
Son premier cercle repose sur des transfuges de l'ancien système en mal de reclassement et sur une majorité de nouveaux « followers » sans expériences politique. L'oligarchie financière retrouve dans cet environnement l'essentiel de la doctrine néolibérale.
Il n'était pas si mal parti : De contre-réforme en contre-réforme, des pans entiers du programme social volaient en éclat et il était en passe de réaliser le veux exprimé par Denis Kessler, ancien patron du Medef en 1970 de mettre à bas le programme social lancé par le Conseil National de la Résistance déjà écorné par ses prédécesseurs. Sur son agenda, la contre réforme du droit du travail était déjà bien avancée, celle du droit à la retraite programmée contre vent et marées et dans le domaine de la protection sanitaire les hôpitaux publics étaient au bord de la banqueroute et les personnels soignants dans la rue, épuisés par une gestion économique du système de santé ne bénéficiant qu'au « big farma » et au secteur privé, ceci avant même le déclenchement de la pandémie.
Cette pandémie posait au gouvernement oligarchique un sérieux problème : incapable de contrôler une situation qui lui échappait totalement, qui s'étendait à la planète entière et était un défit pour l'organisation collective, affectant les relations individuelles en compromettant les contacts directs source de toutes relations sociales. Il ne restait plus qu'a employer la vieille recette politique qui n'a pas fini d'être le recours ultime lors des catastrophes, quelle que soit leur nature : « si vous ne contrôlez plus la situation, faites comme si vous en étiez l'instigateur et affirmez votre autorité sur ce que vous pouvez contrôler ».
Quand l'infection virale s'est déclenchée, en l'absence de remède existant, ne restait que le confinement, la diminution drastique des contacts directs et ce ne fut pas une décision des gouvernements dont certains nièrent même l'utilité mais la seule alternative qui s'imposait aux populations. Ne restait plus, en France qu'à l'imposer avec les seuls moyens dont ce gouvernement pseudo bonapartiste disposait : un réseau administratif inégalé et une police prétorienne dont le rôle principal n'est plus de protéger le citoyen mais de le maintenir dans le cadre de la bonne administration protectrice.
Ainsi, un « conseil de défense sanitaire » a été créé hors du cadre législatif ordinaire sous la seule autorité du chef de l'état, un conseil dont les oracles sont orchestrés par une législation à la demande, formatée dans les arcanes de l'administration d'une souplesse exceptionnelle :
Il manque de masques y compris dans les hôpitaux ? Les masques ne sont pas indispensables, puis quand ils arrivent enfin, importés du pays ou a démarré la pandémie , ils deviennent obligatoires et le non usage puni d'amendes, portées par des policiers assermentés. On ferme les boutiques individuelles,les cafés et les restaurants mais on laisse ouverts les centres commerciaux, on finance les secours « quoi qu'il en coûte » mais les plus gros financements vont tout de même aux multinationales dont les actionnaires n'ont pas cessé d'augmenter leur revenu dans la période.
Puis viennent enfin les vaccins : Il vaut mieux ne pas trop s'intéresser sur la nature et le contenu des contrats opaques qui se sont négociés en concurrence entre les pays tous en recherche de ce produit vital pour tous. On notera surtout que c'est aux USA où est le president le plus sceptique sur la réalité de la pandémie qu'on aura aussi le plus dépensé pour développer en priorité des vaccins tandis qu'en France Pasteur jetait l'éponge puis se ravisait et promettait un nouveau vaccin … à l'ancienne mais pour plus tard. Devant l'augmentation un peu lente de la demande, le big farma nous annonce pour bientôt … l'augmentation du prix du vaccin !
C'est ici que Kafka entre en scène, guidé par le père UBU.
La dernière loi votée par le parlement est une régression contre nos libertés mais avons-nous le choix ? Le système installé depuis 2017, c'est nous qui l'avons choisi, ceux qui ont voté pour lui comme les abstentionnistes qui ne votant pas croyaient l'empêcher d'arriver.
Pour le moment, qu'il nous plaise ou non, le roitelet actuel a le pouvoir de nous organiser a sa manière, la seule qu'il connaisse..
Il nous reste à l'assumer jusqu'à la prochaine élection et là nous aurons une nouvelle fois à décider si nous voulons la consolidation d'un système bonapartiste soutenu par une garde prétorienne bonne à tout faire, par exemple nous verbaliser ou nous mettre en prison pour refus de passe sanitaire, vacciné ou non.
C'est nous qui le choisirons, personne d'autres.
Bonnes vacances pour ceux qui le peuvent encore.