Une élection en trompe l'oeil:
Pour être clair, il y a ceux qui n'ont aucune chance d'être élu président et pas plus de chance d'occuper une place dans la représentation politique à mettre en place pour cinq ans. Poutou et Arthaux pour ne pas les nommer, qui chacun(e) à sa place représentent des idéologies plutôt que des idées mais n'ont pas un discours indigent dans leur défense des intérêts d'une classe ouvrière qui n'a plus de voie au chapitre. Coup d'oeil en passant sur Dupont-Aignan qui se prétend héritier de de Gaulle ou plutôt me semble-t-il de René Capitant sans avoir les épaules de l'un ou de l'autre.
Il y a ceux qu'on n'a pas envie de voir à aucune place dans l'appareil politique : Au premier rang Macron, golem créé par Rotschild pour représenter la bourgeoisie et les lobbyistes de Bruxelles, dont les media autoréalisateurs cherchent à faire passer la candidature comme la plus probable dans la course à l'Elysée, en tant que repoussoir à Mme le Pen, épouvantail qui ressemble de plus en plus à son père, et puis Fillon, la pâle copie effacée de Sarko pendant le quinquennat précédent dont les costards trop voyants ont fini par déplaire à la bourgeoisie nationale et qu'on essaie vainement de cacher sous le tapis alors que lui se voit toujours en grand vizir apte à remplacer le calife.
Restent deux candidats pour qui on pourrait avoir envie de voter: Hamon et Mélanchon , qui se livrent à une guerre fratricide à peine masquée d'autant plus cruelle que leurs défenseurs respectifs ne supporteraient pas qu'elle soit ouverte. L'un et l'autre ont d'énorme qualité et à eux deux représentent le visage à la Janus d'une gauche partagée entre une version édulcorée de la gauche à l'américaine prétendant vouloir agir politiquement pour contrôler l'hégémonie des marchés et de leurs représentants et une version plus affirmée d'une social démocratie volontaire qui semble décidée à mobiliser un public lassé et à ce jour encore velléitaire pour remettre un peu de respect citoyen dans la démocratie.
Benoit Hamon qui est handicapé par le poids du quinquennat ambigu de Hollande et lâché par les éléphants du PS allés manger au restaurant Macron va dans l'esprit des media rejoindre Fillon sous le tapis . On évite d'en parler hors d'une campagne officielle devenue inaudible. Jean-Luc Melanchon est porté par la vague d'un discours talentueux et cesariste s'opposant au popularisme du FN comme alternative antisystème et engrange des points dans les sondages sans aucune certitude de parvenir au second tour. Le "vote utile" pourrait conduire à siphonner les voix de Hamon pour y parvenir ce qui serait une erreur profonde.
Au delà d'une course à l'Elysée qui nous rappelle toujours plus les élections à l'américaine amenant au pouvoir les candidats le plus improbables se profilent les élections législatives. C'est dans ce contexte qu'il faut s'intéresser à l'impossibilité des deux gauches à s'entendre face à leur adversaire commun qui pourrait bien en effet être représenté à la tête de l'état.
L'effacement pour longtemps d'une alternative de gauche est une réalité plus menaçante que jamais à l'approche d'une crise économique qui demandera plus de coopération et de partage que de concurrence.