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Billet de blog 3 avril 2014

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Parité et durée à l'Education nationale

Il a été souligné que la parité a été à nouveau scrupuleusement respectée lors de la constitution du nouveau gouvernement. Certes; mais ce type de problème ne semble pas concerner le ministère de l'Education nationale, car c'est un homme qui a été encore une fois nommé ministre.

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Il a été souligné que la parité a été à nouveau scrupuleusement respectée lors de la constitution du nouveau gouvernement. Certes; mais ce type de problème ne semble pas concerner le ministère de l'Education nationale, car c'est un homme qui a été encore une fois nommé ministre.

Il n'y a jamais eu une femme à la tête de ce ministère dont le personnel est pourtant très majoritairement féminin (même si l'on a pu voir déjà des femmes nommées ministres de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, ou ministres déléguées auprès du ministre de l'Education nationale). Et cela alors même que des ministères nettement moins attendus en la matière ont été depuis quelque temps déjà dirigés par des femmes : par exemple le ministère de la Justice (cf  Elisabeth Guigou, dès 1997) ou le ministère de la Défense ( Michèle Alliot-Marie, 2002 ) ou bien encore le ministère de l'Intérieur ( Michèle Alliot-Marie, 2007).

On se plaît souvent par ailleurs à souligner que la durée d'exercice de chaque ministre de l'Education nationale est par trop inférieure au temps des évolutions éducatives effectives, au temps des réformes scolaires possibles. Or, alors même que la moité des ministres sont restés à leur poste dans le nouveau gouvernement, cela n'a pas été le cas pour le ministre de l'Education nationale, pourtant en pleine « refondation de l'Ecole ».

On peut sans doute le regretter. Mais est-ce que cela compromet automatiquement la « refondation » ? C'est loin d'être évident si on regarde ce qui s'est passé, par exemple, lors d'un autre moment très ''sensible'', à savoir celui de la « fondation » de l'Ecole républicaine. Ce moment s'est étalé sur au moins une dizaine d'années ( une durée qui semble nécessaire à toute « fondation » ou « refondation » digne de ce nom, comme l'ont affirmé publiquement les principaux promoteurs de la « refondation de l'Ecole », au premier rang desquels Vincent Peillon, l'ex-ministre de l'Education nationale).

Depuis la loi ''Paul Bert'' d'août 1879 décidant la généralisation des écoles normales de filles jusqu'à la loi de finances de juillet 1889 instituant que les instituteurs seraient désormais des fonctionnaires rémunérés par l'Etat ( en passant notamment par la loi ''Ferry'' de 1881 sur la gratuité et celle de 1882 sur la laïcité et l'obligation, ou la loi ''Goblet' de 1886' sur l'organisation du primaire) on a vu alors se succéder pas moins de neuf ministres de l'Instruction publique en dix ans : Jules Ferry (en trois périodes : février 1879-novembre 1881 ; janvier 1882-août 1882 ; février 1883-novembre 1883) ; Paul Bert (novembre 1881-janvier 1882) ; Jules Duvaux (août 1882-février 1883) ; Clément Fallières (en deux périodes : novembre 1883-avril 1885 et février 1889-mars 1890) ; René Goblet (avril 1885-décembre 1886) ; Pierre Berthelot (décembre 1886-mai 1887) ; Eugène Spuller (mai 1887-décembre 1887) ; Etienne Faye (décembre 1887-avril 1888) ; Etienne Lockroy ( avril 1888-février 1889).

Rien de nouveau sous le soleil?

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