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Billet de blog 3 juillet 2025

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Bayrou trente ans après

Il y a 30 ans François Bayrou s’est prononcé pour une réduction du nombre d’élèves par classe à la faveur d’une baisse démographique. Dans la même situation actuelle, que va-t-il faire alors qu’une récente étude de l’Institut des politiques publiques va dans le même sens ?

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Dans son discours au Sénat du 4 juillet 1995 présentant sa « loi de programmation », François Bayrou ( alors ministre de l'Education natonale) souligne que « l’enseignement primaire connaîtra, dans les dix prochaines années, une diminution de quelque 300 000 élèves. Si nous décidons de maintenir ses capacités d'accueil globales au même niveau, nous serons en mesure d'abaisser l'effectif moyen d'élèves par classe. Il me semble légitime que nous essayions de profiter de cette baisse pour mieux répondre aux attentes des jeunes qui nous sont confiés »

Trente après, nous nous retrouvons dans le même type de situation. Quelle va être la position du Premier ministre François Bayrou ? Et cela d’autant plus que l’Institut des politiques publiques vient de plaider pour une réduction de la taille des classes en mettant en évidence que la France comptera 19 % d’élèves en moins en 2034.

« En réduisant les effectifs de professeurs à proportion de cette baisse, la France atteindrait 53 000 postes de moins en 2034, soit une économie de 3,4 milliards d’euros, indique [...] l’étude de l’Institut des politiques publiques. A long terme, cette option est cependant ‘’moins rentable socialement’’ puisque le maintien des effectifs enseignants, en faisant passer la taille des classes de 22,4 à 18,2 élèves en moyenne, permettrait de faire réussir davantage d’élèves. Ils seront donc plus nombreux à poursuivre leurs études, obtenant ainsi des salaires plus élevés. Soit un gain économique évalué à 4,5 milliards d’euros et un supplément de recettes fiscales de 2,9 milliards d’euros » (Le Monde du 2 juillet)

Pour parvenir  à ces projections, les chercheurs de l'Institut des politiques publiques s’appuient sur une « abondante littérature scientifique », ayant démontré que la taille des classes « influence significativement l’acquisition des compétences scolaires », en particulier pour les élèves de milieux défavorisés. Pour rappel, la France comptait en moyenne 21,7 élèves par classes en 2021 – une moyenne en baisse, ils étaient 24 en 2015 –quand celle des 17 pays de l'Union européenne, pour lesquels l'information est connue, était,  à la même date, de 19 élèves.

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