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Billet de blog 5 janvier 2024

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Discours « deloriste » sur l’Europe et choix d’un SNU plus « consistant »

Emmanuel Macron poursuit le « en même temps » dans les prises de paroles, mais choisit dans les faits. Ce qui est promu effectivement dans le domaine éducatif, c’est la généralisation du Service national universel ; et ce qui est envisagé, c’est sa plus grande « consistance » avec un temps consacré à « la mémoire du pays : raconter une histoire ».

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Le ‘’Service national universel’’ , lancé en 2019 et destiné aux lycéens de 15 à 17 ans est en principe composé d’un séjour d’une douzaine de jours de ‘’cohésion’’ ? et fondé par ailleurs sur le volontariat pour ce qui concerne un « temps de service de la nation » nettement plus long.

Du côté du ministère de la Défense ( l’une des deux parties prenantes en la matière avec le ministère de l’Education nationale) on plaide pour plus de « consistance ». Le ministre de la Défense Sébastien Lecornu (dont on parle beaucoup actuellement comme futur Premier ministre éventuel) s’est prononcé tout récemment pour qu’un temps consacré à « la mémoire du pays » fasse partie du programme. « Il faut raconter une histoire » précise-t-on dans l’entourage ministériel, en n’étant pas loin de promouvoir ‘le roman national’’ cher à la droite extrême et à l’extrême droite .

Du côté du ministère de l’Education nationale, Gabriel Attal a présenté dès le 19 octobre dernier des mesures allant dans le sens de la généralisation effective du « Service national universel » : un stage de deux semaines concernant désormais tous les élèves de seconde générale et technologique. Le texte de l’arrêté prévoit « que les élèves puissent choisir d'effectuer au mois de juin soit la séquence d'observation en milieu professionnel rendue obligatoire par le décret, soit un séjour de cohésion du Service national universel (SNU), dont la durée est identique, soit la mission d'intérêt général du SNU lorsqu'ils ont déjà effectué le séjour de cohésion auparavant ».

Pour ce qui concerne le discours du président de la République aux Invalides en hommage à Jacques Delors, on peut être tranquille : Emmanel Macron sait faire. Il l’a déjà prouvé lors du début de son premier quinquennat (comme il a déjà été rappelé dans le billet précédent). Lors de son discours en Sorbonne du 26 septembre 2017, le président de la République Emmanuel Macron n’avait en effet pas hésité à déclarer : « Erasme, dont on disait qu’il était le précepteur de l'Europe, affirmait déjà qu’il fallait demander à chaque jeune de’’parcourir le continent pour apprendre d’autres langues’’ et ’’se défaire de son naturel sauvage’’ […] L’Europe doit être cet espace où chaque étudiant devra parler au moins deux langues européennes d’ici 2024. Au lieu de regretter le morcellement de nos contrées, renforçons les échanges ! En 2024, la moitié d'une classe d'âge doit avoir passé, avant ses 25 ans , au moins 6 mois dans un autre pays européen»

Mais on en est manifestement resté là, c’est à dire au stade des déclarations et des promesses non tenues. La surprise viendrait de ce qu’il y ait une autre suite cette fois-ci. Mais cela est manifestement fort peu vraisemblable, surtout dans le contexte actuel et le déportement général politique d’Emmanuel Macron. Deux poids, deux mesures donc en l’occurrence.

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