Le séminaire gouvernemental a pris 6 décisions en vue d’« offrir aux jeunes et aux salariés des formations tournées vers l’emploi et l’avenir » dans le cadre du « pacte national pour la croissance, la compétition et l’emploi ».
Décision n° 20 : Assurer une évaluation permanente de l’adaptation de l’offre des formations aux besoins de compétences des employeurs et amorcer dès 2013 la mise en place d’un nouveau service public de l’orientation, du secondaire au supérieur, fondé sur une approche “Métiers-Qualifications”, pour éviter qu’au sein d’une même classe de qualifications, les taux de chômage varient de plus de 10 points.
Décision n° 21 : Créer dès 2013 10 plateformes territoriales d’appui aux mutations. Ces plateformes auront vocation à mobiliser les principaux acteurs dans des bassins où les enjeux pour l’emploi et le développement économique sont particulièrement prégnants, afin de répondre aux besoins en ressources humaines des TPE et PME. Ces plateformes seront des guichets uniques pour les PME qui veulent faire évoluer leurs ressources humaines, rassemblant sur un même territoire l’ensemble des acteurs de la formation et de l’emploi.
Décision n° 22 : Renforcer la place des entreprises au sein de l’enseignement technique et professionnel, en systématisant leur présence au sein des instances de gouvernance de ces structures.
Décision n° 23 : Favoriser l’embauche de jeunes en apprentissage dans les PME avec l’objectif de 500 000 apprentis en 2017.
Décision n° 24 : Proposer aux partenaires sociaux de discuter des modalités de mise en place d’un compte individuel de formation attaché à la personne et non au statut, dans la poursuite des travaux du Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie.
Décision n° 25 : Engager la “Mobilité internationale 2020” (doubler le nombre d’étudiants français à l’étranger en ciblant les filières professionnelles et technologiques).
Ces décisions font suite au rapport ‘’Gallois’’ qui estime que « l’éducation est à la base de la compétitivité d’un pays et mérite une priorité absolue » tout en mettant en exergue que l’enseignement technique et professionnel « ne bénéficie toujours pas en France de la priorité qu’il mérite » et qu’il convient de « rapprocher le système éducatif et les entreprises ».
Selon le rapport « de nombreux industriels se plaignent de ne pas trouver les personnels dont ils ont besoin » en raison « d’une inadéquation entre l’offre de l’Education nationale et les besoins des entreprises », le rapport estimant que l’orientation des jeunes est faite « en fonction des places disponibles et non des besoins ».
Et le rapport préconise notamment d’associer les entreprises « à la gouvernance de l’enseignement technique et professionnel au niveau des établissements […], des Régions […], et au niveau national », et de les encourager à « développer leurs actions d’apprentissage et de professionnalisation » afin de doubler, sur la durée du quinquennat, le nombre de formation en alternance.
Ce n’est pas la première fois, loin s’en faut, que l’on envisage de doubler les effectifs des formations en alternance et d’avoir pour horizon le nombre de 500000. Ainsi, le 24 mars 2009, le président de la République Nicolas Sarkozy a annoncé vouloir doubler les effectifs des formations en alternance. Et, à la mi-décembre, il a même précisé que 500 millions d’euros du grand emprunt seraient consacrés à l’apprentissage. Il y a une vingtaine d’années, en février 1992 ( Edith Cresson étant Premier ministre d’un gouvernement socialiste ), un document préparatoire gouvernemental prévoit que, dans les cinq ans à venir, le nombre d’apprentis soit plus que doublé ( et passe de 230000 à 500000 ). Mais la perte des élections en mai 1993 fait que cela n’ira pas plus loin.
Et ce ne sont que deux exemples, parmi d’autres possibles.
PS du 8 novembre: il y a lieu de remarquer que l'on en est déjà à 425000 apprentis ( pas loin de 500000... ) leur nombre ayant presque doublé en vingt ans, et que cette évolution est très différente selon les niveaux de qualification ( on est passé de 215000 apprentis de niveau 5 en 1990 à 210000 en 2009; de 13000 apprentis de niveau 4 à 112000; de 1300 apprentis de niveau 3 à 60000; et de 0 apprentis de niveaux 2 et 1 en 1990 à 43000 en 2009 ). Le soi-disant ''cheptel'' stigmatisé par Carland a bien évolué...