Alors que les initiateurs de la lutte contre les changements d’horaire dans le primaire tentent de relancer leur combat, il apparaît que dans le ‘’privé’’ l’application des choix ministériels se fait ‘’à géométrie variable’’ et que des réticences de fond se font jour contre la réduction des horaires.
Eric de Labarre, secrétaire général de l’enseignement catholique, juge qu’ " il ne peut pas y avoir d’école à deux vitesses, qui stigmatise les moins bons et crée finalement des ghettos à l’intérieur d’une même classe ". Il considère donc que " les deux heures de soutien doivent finalement concerner tous les élèves : on peut imaginer des formules en demi-groupe de classe, où un enseignant prend un groupe élargi en classe et demie, tandis que l’autre se concentre sur des activités de soutien avec une douzaine d’élèves ".
Cela existe déjà dans certains établissements du privé. Et, si l’on en croit le " Figaro " qui suit particulièrement ce dossier, plus de la moitié des écoles privées du diocèse de Lyon – par exemple - réfléchissent d’ores et déjà à proposer des ateliers parallèlement aux activités de soutien.
Il faut savoir par ailleurs que l’enseignement privé sous contrat ( qui regroupe environ 900000 élèves dans le premier degré ) a la liberté d’organiser le temps scolaire hebdomadaire comme il veut ( ses seules contraintes en la matière sont le respect des programmes et des horaires annualisés ). Et l’on peut constater d’ores et déjà que certains établissement privés usent de cette liberté, en cette rentrée, pour maintenir des activités scolaires le samedi matin ( en arguant, entre autres, du fait que beaucoup de parents sont plus disponibles ce jour là pour rencontrer les enseignants et / ou participer à certaines activités de l’école ).
De leur côté , les initiateurs de la pétition lancée début juin ( notamment l’historien Antoine Prost qui avait dénoncé dans " Le Monde " du 28 mai un " Munich pédagogique " et le CRAP-Cahiers pédagogiques) ont appelé à amplifier un combat nécessaire ( dans une conférence de presse tenue le 3 septembre avec la participation de deux syndicats enseignants du primaire : le SNUipp et le SGEN-CFDT ).
Cf la pétition ( http://www.cahiers-pedagogiques.com ) : " Avec la suppression de deux heures de classe dans l’enseignement primaire et la semaine de quatre jours, une catastrophe est en marche […]. Les enseignants du primaire savent qu’on les rendra responsables, demain, des échecs de l’école. On nous dit que les enfants en difficulté bénéficieront de deux heures de ‘’soutien’’ : manière de les mettre à part qui sera sans doute inefficace, surtout si on rallonge encore la journée des écoliers […]. La prise en charge de tous les élèves pendant les 26 heures, quitte à réaménager l’année scolaire, ou à travailler plutôt le mercredi matin que le samedi, est nécessaire pour que tous progressent et apprennent ".A l’issue de la conférence de presse, l’idée d’une conférence nationale sur la question des rythmes scolaires a été lancée, et les protagonistes de cette campagne ont tous réclamé un bilan rapide des nouvelles mesures.