Une professeure de français en région parisienne – Véronique Bouzou - vient de créer l'association « Profs de droite et fiers de l'être », car il ne serait pas facile de se dire de droite dans le milieu enseignant.
Auteure de plusieurs livres aux titres significatifs ( ''Confession d'une jeune prof", Bartillat, 2005; "Ces profs qu'on assassine", JC-Gawsewitch, 2009; "Manuel de survie à l'usage d'un prof de banlieue", Le Manuscrit, 2005 ), Véronique Bouzou affirme avoir reçu "un nombre impressionnant de témoignages de profs victimes d'ostracisme lorsqu'ils se disent de droite". Après avoir appelé à voter pour Nicolas Sarkozy aux dernières élections, Véronique Bouzou déclare vouloir "défendre ces professeurs qui n'ont jamais le droit à la parole". Selon elle, l'éducation nationale est "sous l'emprise de syndicats ultra politisés à gauche", et il est plus que temps de promouvoir certaines ‘’valeurs’’ essentielles : « la discipline et l’autorité contre le laxisme, la responsabilisation contre l’assistanat » et « des valeurs identitaires, contre le racisme anti-blanc et de nouvelles formes d’antisémitisme ».
Si l’on en juge par les intentions de vote au second tour de la dernière élection présidentielle telles qu’elles sont apparues à la mi-février dernier dans un sondage commandité par « Le Monde » et effectué par l’IFOP sur un échantillon de 712 personnes représentatif du personnel enseignant du premier et du second degré, on peut d’abord noter que la distribution des intentions de vote était très différente dans l’enseignement public et dans l’enseignement privé : 17% pour Nicolas Sarkozy dans le ‘’public’’, 46% dans le ‘’privé’’.
Pour ce qui concerne les corrélations entre les intentions de vote au second tour des présidentielles et les appartenances syndicales déclarées ( corrélation ne signifie évidemment pas ipso facto relation causale ), on peut noter que les intentions de vote au second tour pour Nicolas Sarkozy allaient de 7% pour les enseignants ‘’FSU’’ à 12% pour ceux de ‘’FO’’ et du ‘’SGEN’’ ( en passant par 9% pour ceux de l’’’UNSA’’ ), ces intentions de vote montant à 34% pour les enseignants se déclarant ‘’sans appartenance syndicale’’ et même à 38% pour ceux déclarant une ‘’autre appartenance syndicale’’.
On peut remarquer enfin que si l’âge ou le sexe apparaissaient comme des facteurs de différenciation quasi négligeables, il n’en était pas de même pour ce qui concerne les types d’établissement : 18% d’intentions de vote au second tour pour Nicolas Sarkozy dans le primaire, 22% dans les collèges comme dans les lycées généraux ou technologiques, 27% dans les lycées professionnels.
Emmanuel Protin , un dirigeant du SNALC ( syndicat de professeurs généralement considéré « à droite » par les enseignants, mais qui se dit « apolitique » ) interrogé comme « expert » de ce type de questions par l’AFP, estime qu’il y a bien « une part de tabou », mais que « ce n’est pas une obsession dans la salle des profs : on est plus préoccupé par le niveau qui baisse ».
Bon. On respire.