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Billet de blog 10 avril 2013

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L'éternelle question des modalités d'obtention du bac

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Selon un récent  sondage commandité par « Le Monde » et la Maif, 85%des lycéens et des parents d’élèves souhaiteraient une évolution du bac, et 60% des professeurs.
Mais dans des limites circonscrites : seuls 25% des élèves, 24% des parents et 9% des professeurs approuveraient une suppression des épreuves de contrôle terminal.
Maryline Baumard, journaliste au « Monde », relève à jute titre que le texte de la loi de « refondation de l’Ecole » fait l’impasse sur cette question. Et il est vrai que si l’on veut privilégier l’attention sur « les fondations » ( l’école obligatoire et en particulier le primaire ) mieux vaut ne pas agiter le chiffon rouge du baccalauréat qui draine immédiatement tous les regards et toutes les passions.
On l’a bien vu lors de la précédente loi d’orientation ( celle de 2005 ) : alors que la commission Thélot avait soigneusement évité de traiter des modalités d’obtention du baccalauréat ( afin d’éviter ce phénomène et de concentrer l’attention précisément sur les problèmes de l’Ecole obligatoire) , le ministre de l’Education nationale François Fillon avait dans sa présentation de son projet de loi mis au  contraire en exergue une proposition importante de modification des modalités d’obtention du bac  ( ramener d’une douzaine à six les épreuves terminales du diplôme, les autres matières étant validées par un contrôle continu ou en cours de formation en première et terminale ).
Et le processus s’était fatalement enclenché : vives mises en cause de la part du SNES, le principal syndicat des professeurs y voyant un risque de rupture de l’égalité « avec des baccalauréats dont la valeur dépendrait des lycées fréquentés », suivies par des manifestations puis des grèves de lycéens  prenant une grande ampleur et occupant tout l’espace médiatique dévolu aux questions scolaires, et occultant finalement les autres ( sans doute pourtant bien plus décisives ).François Fillon avait dû vite renoncer.

Ce n’était pourtant pas une ‘’première’’. En 1989, au moment de la première « loi d’orientation » ( celle de 1989 ) , le ministre de l’Education nationale Lionel Jospin avait déjà lancé le projet d’introduire le contrôle continu en cours de formation; puis, devant les réactions très vives rencontrées, il avait annoncé en juillet  1990 l’« ajournement » de ce projet.
En décembre 1992, son successeur , Jack Lang, avait présenté à son tour une réforme prévoyant notamment que les élèves ayant échoué à l’examen puissent conserver pendant cinq ans le bénéfice de leurs notes supérieures à la moyenne. Cette mesure, interprétée comme une façon d’ouvrir la voie à des formes d’évaluation par contrôle continu, avait dû être limitée à certains publics spécifiques.
Et huit ans plus tard, le ministre de l’Education nationale Claude Allègre, avait annoncé à son tour une réforme du baccalauréat prévoyant l’introduction du contrôle continu dans un certain nombre de disciplines , parallèlement au maintien d’épreuves terminales. Mais cette réforme, avait été également victime du retrait des réformes envisagées par Claude Allègre exigé par ses adversaires qui obtiennent in fine sa démission en 2000.

Y-a-t-il une fin à l'éternel retour?

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