Frédérique Vidal va atteindre, comme Jean-Michel Blanquer, cinq années de présence à la tête de son ministère. C'est un record si on compare avec les cinq autres personnalités qui ont été elles aussi à la tête d'un ministère de plein exercice de l'Enseignement supérieur (dont le périmètre a été le plus souvent dévolu à un simple secrétariat d'Etat, et quatre fois à des ''ministres délégués'' dont la durée d'exercice n'a jamais dépassé les deux ans)
Alice Saunier-Seïté a été ministre des Universités durant 4 ans et 2 mois ( le premier ministère de plein exercice dévolu à l'enseignement supérieur) du 29 mars 1977 au 22 mai 1981 (après avoir été durant 1 an et 2 mois secrétaire d'Etat aux Universités).
François Fillon a été ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche durant 2 ans et 1 mois (du 30 mars 1993 au 11 mai 1995)
Valérie Pécresse a été ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche durant 4 ans et 1 mois (du 18 mai 2007 au 29 juin 2011)
Laurent Vauquiez a été ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche durant 10 mois (du 29 juin 2011 au 10 mai 2012)
Geneviève Fioraso a été ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche durant 1 an et 10 mois (du 16 mai 2012 au 31 mars 2014), puis secrétaire d'Etat dans le même périmètre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche durant 10 mois.
Frédérique Vidal a été nommée ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation le 17 mai 2017.
Frédérique Vidal a la même longévité que Jean-Michel Blanquer. Comment expliquer la différence de traitement médiatique ? Certes, Frédérique Vidal ne s'est pas mise en avant durant toute le crise du Covid - loin s'en faut - à l'inverse de Jean-Michel Blanquer. Mais elle a au moins autant que lui été considérée comme responsable éminente de la mise en place de Parcoursup. Et elle a voulu comme lui affirmer son existence lors des deux épisodes fortement médiatisés et alarmistes à propos de « l'islamogauchisme » et de la « cancel culture ».
On peut sans doute aussi penser que l'Enseignement supérieur est moins de premier plan que l'Education nationale (même réduite aux enseignements scolaires). Ce qui expliquerait aussi qu'il y a pu avoir quatre femmes (et seulement deux hommes) nommés ministres de plein exercice de l'Enseignement supérieur alors qu'il n'y a jamais eu jusqu'ici qu'une seule femme nommée à la tête du ministère de l''Education nationale : Najat Vallaud-Belkacem. Le (''mauvais'') genre a encore de l'effet, à bien des égards et en différents sens....