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Billet de blog 12 novembre 2013

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Propositions iconoclastes pour garçons

Les garçons sont plus souvent en échec scolaire que les filles; et cela viendrait notamment de ce qu'ils seraient perçus à l'école « comme des filles avec des défectuosités ».  C'est du moins la thèse soutenue par un psychologue américain – Michaël Thomson – qui vient d'être relayée par l'excellent site « ToutEduc ».

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Les garçons sont plus souvent en échec scolaire que les filles; et cela viendrait notamment de ce qu'ils seraient perçus à l'école « comme des filles avec des défectuosités ».  C'est du moins la thèse soutenue par un psychologue américain – Michaël Thomson – qui vient d'être relayée par l'excellent site « ToutEduc ». Selon ce psychologue, les capacités intellectuelles et académiques des garçons sous sous-estimées du fait de leur agitation et de leur imagination débordante alors que le comportement des filles est - lui- mieux adapté au système scolaire qui attend des garçons des attitudes similaires.

Pour Michaël Thomson, ce sont les établissements scolaires et les enseignant(e)s qui devraient s'adapter aux caractéristiques spécifiques des garçons...Et le psychologue fait trois propositions ( dont deux nettement iconoclastes) :

     1) Ne surtout pas réduire le temps de récréation, réservé à des jeux non structurés

     2 )Réconcilier garçons et lecture en empruntant trois voies principales : les enseignants devraient avoir une connaissance actualisée des ouvrages littéraires susceptibles de plaire aux garçons; tout garçon devrait profiter du soutien d’un lecteur masculin agissant comme modèle ; et il faudrait travailler de concert avec l’imagination des jeunes garçons

    3) Pour cela, les enseignant(e)s auraient avantage à se réconcilier avec l’esprit des jeunes garçons ce qui suppose que les enseignant(e)s acceptent l'imaginaire masculin, « fait dejeux vidéo, de compétitions de planche à roulettes ou de monstres dévorant une ville ». Lors d’une tâche d’écriture, les récits personnels emplis d’émotions et de confessions sont très prisés des enseignant(e)s - dit-il- tandis que ces histoires de jeux vidéo, de compétitions de planche à roulettes ou de monstre dévorant une ville ne le sont guère. Pourtant, selon Michael Thompson, c'est justement lorsque les garçons font face au rejet de leurs intérêts qu’ils sont susceptibles de se désengager.

Quoi que l'on pense de ces diagnostics et de ces préconisations, il reste que l'on est face à un problème préoccupant, comme l'ont montré les résultats aux tests de lecture dans le cadre de ''PISA'' (aussi bien ceux de 2006 que ceux de 2009) . Dans tous les pays, les pourcentages de mauvais lecteurs sont nettement plus importants pour les garçons que pour les filles. En France, 26% des garçons (plus d’un garçon sur quatre !) et 14% des filles n’atteignaient pas, en 2009, le niveau de compétence 2 en lecture, considéré comme « le minimum à atteindre pour réussir son parcours personnel ».

 Et la tendance ne va pas dans le sens d'une réduction des différences de résultats entre filles et garçons pour qui concerne la lecture, bien au contraire. Dans le cadre des évaluations ''PISA'', les résultats pour la France des garçons en lecture ont nettement faibli, passant de 490 points en 2000 (500 points étant considérés comme la moyenne par ''construction'') à 475 points en 2009, alors que les résultats des filles se sont quasiment maintenus de 519 points en 2000 à 515 points en 2009. Le ''PISA ''nouveau va bientôt arriver. Et l'on verra si cette ''tendance'' perdure...

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