Et ce n'est pas un détail, comme dirait son père ; mais un libellé qui prend d'autant plus sens qu'on le rapproche des libellés de certains de ses 144 engagements lors de l'élection présidentielle de 2017.
Sous le titre « Une France qui transmet et qui se transmet », on avait « assurer la transmission des connaissances par le renforcement des apprentissages fondamentaux. A l'école primaire, réserver la moitié du temps d'enseignement au français, à l'écrit comme à l'oral. Supprimer l'enseignement des langues et cultures d'origine ( ELCO) »
Sous le titre « Défendre l'unité de la France et son identité nationale », on avait « renforcer l'unité nationale par la promotion du roman national et le refus des repentances d'Etat qui divisent » ; « pavoiser en permanence tous les bâtiments publics du drapeau français et en retirer le drapeau européen » ; « promouvoir l'assimilation républicaine, principe plus exigeant que celui d'intégration »
Et pour l’élection présidentielle de 2022, on a été en pleine continuité. Comme on peut le lire sur le site dédié au programme : « L'enseignement dans le primaire donnera une priorité absolue au français, aux mathématiques et à l'histoire de France […] ; il est crucial de consacrer un temps d'enseignement suffisant aux matières fondamentales » ; « suppression des enseignements de langue et de culture d'origine (ELCO) » : « restaurer l'efficacité du système éducatif en organisant une remise à plat des méthodes pédagogiques et des contenus, et en restaurant l'école comme vecteur de transmission de l'Histoire de France »
La symbolique de l’exigence du retrait du drapeau européen au profit de l’exclusivité du drapeau français dépasse l’anecdote par sa charge symbolique et invite à revenir sur un passé en voie d’être dépassé où un certain Eric Ciotti avait joué un certain rôle...
La loi de ‘’refondation ‘’ du 8 juillet 2013 avait stipulé que « la devise de la République, le drapeau tricolore et le drapeau européen sont apposés sur la façade des écoles et des établissements d'enseignement du second degré publics et privés sous contrat ».
Mais le 11 février 2019, le député Eric Ciotti défend un amendement qui « tend à faire en sorte que le drapeau français soit installé dans chaque classe de chaque école de la République. Nous avons évoqué la Marseillaise ; nous parlons maintenant du drapeau français ». Dans un premier temps, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer n'abonde pas dans ce sens : « Je ne dis pas que c'est une proposition absurde, mais je ne pense pas qu'il soit souhaitable de multiplier les affichages en classe pour des raisons pratiques évidentes ».
Mais il y a finalement une suspension de séance à l'issue de laquelle est proposé (et voté) un « compromis historique''(?) à la suite de « propositions faites par le Gouvernement, avec l'aval du premier signataire de l'amendement n°102 (Eric Ciotti) » . Cet amendement rectifié est désormais ainsi rédigé : « La présence de l'emblème national de la République française, le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge, du drapeau européen ainsi que les paroles du refrain de l'hymne national est obligatoire dans chacune des salles de classe du premier et du second degrés, publics ou privés sous contrat ».
Cet amendement est voté et figure dûment dans la loi (même si on peut se demander ce qu’il en est réellement dans les salles de classe…)