George Pau-Langevin, ministre déléguée à la Réussite éducative, vient d'annoncer la création d'un groupe de travail national pour renforcer l'action du gouvernement en faveur de la scolarisation des enfants ''roms'' à l'occasion des « Universités d'été en études romani ».
Début avril, lors d'un séminaire destinés aux CASNAV ( centres académiques pour la scolarisation des enfants allophones nouvellement arrivés et des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs), Georges Pau-Langevin avait indiqué que « notre système n'est pas facile pour les enfants à besoins particuliers » et que « notre pays est encore moins ouvert que les autres aux différences culturelles ».
Comme l'a souligné il y a quelques jours l'excellent site « Touteduc », les membres du groupe de travail nouvellement créé « seront bien inspirés de lire le chapitre consacré au sujet dans le tout récent rapport sur "l'évaluation des dispositifs d'accompagnement des personnes présentes dans lescampements" des Inspections générales et du Conseil général de l'environnement et du développement durable, où sont détaillées les difficultés de scolarisation des enfants roms et une liste de recommandations ».
L'exemple "significatif" du campement de la Porte d'Arras à Lille. Les services de la police nationale relèvent la présence de 450 personnes, alors que les associations locales estiment que près de 800 personnes y vivent en permanence. Dans ce département du Nord, ce seraient 600 enfants qui devraient être scolarisés à l'échelle du département, mais "seulement" 300 élèves environ (dont 180 dans le premier degré) sont inscrits en "unité pédagogique pour élèves allophones arrivants"
Selon les rapporteurs, la faible scolarisation de ces enfants ne serait pas seulement une question de recensement. Les interlocuteurs rencontrés par les inspections mettent en avant d'autres explications : « la passivité de certains parents », « l'utilisation, pour ne pas parler d'exploitation, des mineurs en cours de journée, durant les horaires scolaires, pour des actions de mendicité sur la voie publique » ou encore des phénomènes d'absentéisme en seconde partie de journée « après que les enfants sont revenus chez eux pour déjeuner, faute le plus souvent de pouvoir accéder à la cantine ».
Pour les auteurs du rapport, la lutte contre l'absentéisme est « une question clé » et ils estiment qu' « une action conjointe des autorités académiques, des procureurs de la République, des conseils généraux et des municipalités doit permettre de fixer les modalités de leurs interventions partagées pour que soit assurée l'assiduité scolaire »
Les auteurs insistent également sur l'importance du dialogue avec les familles. Ils encouragent le développement des expériences permettant aux parents, dont les enfants sont scolarisés, d'engager parallèlement une démarche d'alphabétisation ou de formation linguistique (programme Andatu à Lyon, villages d'insertion de Fives et de Fâches-Thumesnil à Lille, Aubervilliers et Montreuil en Seine- Saint-Denis…)