Lors de cet entretien sur TF1, un peu en amont de son intervention sur l'Ecole, Emmanuel Macron avait déjà mis en valeur que le nombre d'apprentis avait plus que doublé durant son quinquennat, atteignant le nombre de 700000.
Et de fait, les contrats d'apprentissage dans le secteur privé qui stagnaient autour de 300000 ont pris leur essor à partir de 2018 pour atteindre 500000 en 2020 et quelque 700000 en 2021 à la suite de la loi du 5 septembre 2018 qui a libéralisé l'apprentissage (conditions d'entrées et d'offres de formation) et du plan ''un jeune, une solution'' lancé en juillet 2020 apportant une prime conséquente pour le recrutement de chaque apprenti.
Le Chef de l'Etat a par ailleurs, et ce n'est pas sans lien tant s'en faut, terminé l'évocation des perspectives qu'il a en vue en affirmant que l'essentiel pour sortir de la crise que nous vivons est que la « France produise ».
C'est donc entendu : « remettre le sujet de l'apprentissage au cœur du projet de la nation […] c'est le trésor des décennies à venir » fait partie de la valorisation foncière de l'économie chère à Emmanuel Macron.
Mais la valorisation du terme « apprentissage » (au lieu des termes « instruction » et « formation » voire même « éducation ») par le chef de l'Etat se fait aussi par son emploi dans des domaines divers. Ainsi son évocation des « apprentissages premiers » (lire, écrire, compter) à propos des dédoublements des classes de CP et CE1 ou bien encore lors de l'évocation assez curieuse faite par Emmanuel Macron en début du passage sur l'éducation à propos de l'extension du congé paternel à la naissance d'un enfant pour favoriser « l'apprentissage » du métier de père.
Pour qu'une idéologie de « l'apprentissage » l'emporte, il est en effet nécessaire que le terme n'ait pas un sens très assigné dans un domaine trop précis et ciblé, mais qu'on l'emploie dans des occasions (voire des sens variés). Et Emmanuel Macron s'y emploie avec le talent qu'on lui connaît.