Car le passif est là, et bien là .
" Un an après l’expérimentation des groupes de niveaux, rebaptisées ''groupes de besoins'' par les ministres Nicole Belloubet puis Elisabeth Borne, un rapport de l’inspection générale dresse un bilan dévastateur. Un mot domine : tri. Et avec lui, le retour d’une école qui classe, hiérarchise, stigmatise sans faire progresser [...]. Les groupes de niveaux instaurés au collège produisent déjà leur lot d’exclus, de découragés et d’enseignants épuisés. Les élèves en difficulté, regroupés à part, semblent assignés à l’échec, dénonce ce rapport de l'inspection" ( Marie-Estelle Pech, ex-journaliste ''éducation'' du Figaro, dans "Marianne'' du 17 juin)
Attal n'aurait-il rien à répondre? Attal n'aurait-il à répondre de rien?
On sait pourtant avec quelle facilité il peut intervenir dans la sphère politico-médiatique. Mais peut-être est-il limité aux déclarations à l'emporte-pèce (dont on aimerait d'ailleurs connaître la suite effective).
On peut en rappeler quelques unes
Le défilé a commencé dès le discours d’intronisation de Gabriel Attal au ministère de l’Education nationale le 20 juillet 2023 : « Les absences de professeurs non remplacés seront ma priorité ». Le récent bilan sur cette question est de sens inverse. Rien à dire , Attal?
Le 28 août, lors de sa conférence de rentrée scolaire, Gabriel Attal lance une nouvelle priorité : « ma première priorité est d’élever le niveau des quelques 11993500 élèves des écoles, collèges et lycées ». La précision du chiffrage doit certainement donner du crédit à la formule.
Le 22 novembre Gabriel Attal continue: "élever le niveau général de l'Ecole est ma priorité absolue ; je n'ai aucun tabou , y compris sur le redoublement ou les groupes de niveau".
Et puis par-dessus tout, la formule magique : « le choc des savoirs » qu’il lance le 5 octobre 2023 lors de son discours à la Bibliothèque nationale (‘’limité’’ alors à l’Ecole : primaire, collège, lycée)
Le 6 avril 2025, lors du meeting du parti Renaissance , Gabriel Attal tente à nouveau de se distinguer en reprenant sa formule choc du ‘’choc des savoirs’’ et en la mettant en avant à tout va dans une sorte de fuite en avant hyperbolique : « Il faut un choc des savoirs dans le supérieur. Il faut un choc des savoirs dans la formation continue. Tout au long de la vie. Le choc des savoirs doit advenir, vraiment, profondément, maintenant ».
Bon, hors de la magie douteuse des formules boursouflées, retombons sur terre et sur le résultat du modeste ''choc des savoirs" au collège avec en son coeur "les groupes de niveau": un choc en retour et un passif manifeste. Attal, on attend!