Et ce n'est pas un détail, comme dirait son père ; mais un libellé qui prend d'autant plus sens qu'on le rapproche des libellés de certains de ses 144 engagements lors de l'élection présidentielle de 2017.
Sous le titre « Une France qui transmet et qui se transmet », on avait « assurer la transmission des connaissances par le renforcement des apprentissages fondamentaux ( français, histoire, calcul). A l'école primaire, réserver la moitié du temps d'enseignement au français, à l'écrit comme à l'oral. Supprimer l'enseignement des langues et cultures d'origine( ELCO)
Sous le titre « Défendre l'unité de la France et son identité nationale », on avait « renforcer l'unité nationale par la promotion du roman national et le refus des repentances d'Etat qui divisent » ; « pavoiser en permanence tous les bâtiments publics du drapeau français et en retirer le drapeau européen » ; « promouvoir l'assimilation républicaine, principe plus exigeant que celui d'intégration »
Et pour cette élection présidentielle de 2022, on est en pleine continuité. Comme on peut le lire sur le site dédié au programme : « L'enseignement dans le primaire donnera une priorité absolue au français, aux mathématiques et à l'histoire de France […] ; il est crucial de consacrer un temps d'enseignement suffisant aux matières fondamentales » ; « suppression des enseignements de langue et de culture d'origine (ELCO) » : « restaurer l'efficacité du système éducatif en organisant une remise à plat des méthodes pédagogiques et des contenus, et en restaurant l'école comme vecteur de transmission de l'Histoire de France ».
Avec en prime cette fois-ci, l'annonce d'une procédure et d'un dispositif totalement inédits à mettre en place dans une nouvelle Assemblée nationale qui serait toute acquise à cette nouvelle orientation politique d'extrême droite
En effet, plutôt que de rétablir ce qui aurait existé, Marine Le Pen prévoit une mesure radicalement nouvelle, totalement inédite dans l’histoire de l’école en France : elle veut «reprendre en main le contenu et les modalités des enseignements » et que « le Parlement fixe de façon concise et limitative ce qui est attendu des élèves à la fin de chaque cycle ». Confier cette tâche considérée comme première, à une institution par nature politique n’a jamais été mis en œuvre, ni de près, ni de loin.
Les enseignants devraient donc désormais être les fidèles exécutants de programmes politiques définis foncièrement par le Parlement, et dont « le détail (...) et les labels validant les manuels scolaires relèveront du ministre de l’Education nationale ». Sont ainsi prévus un « renforcement de l’exigence de neutralité absolue du corps enseignant en matière politique, idéologique et religieuse vis-à-vis des élèves qui leur sont confiés », un « accroissement du pouvoir de contrôle des corps d’inspection en la matière », et une « obligation du signalement des cas problématiques sous peine de sanctions à l’encontre des encadrants ».
Cette mise sous tutelle directement politique des enseignements serait sans précédent, et cette mise sous surveillance fort inquiétante. Marine Le Pen a indiqué clairement ses objectifs et pris ses responsabilités. A chacune et chacun de prendre les siennes.