C’est par ce thème que recommence ce mardi 21 août la « concertation » en vue de la future loi sur "la refondation de l’Ecole de la République", après un mois d’interruption.
Et cela est tout à fait bien venu car « la priorité donnée à l’école primaire » est partie intégrante de la « refondation » envisagée, qui a l’ambition de remettre l’Ecole en quelque sorte sur ses pieds, sur ses" fondements" ( l’école primaire, avec son école maternelle et la période particulièrement sensible des ‘’apprentissages premiers’’ ) en inversant radicalement la tendance qui a prévalu depuis bien des décennies, à savoir privilégier le souci du ‘’haut’’ du système éducatif, la perspective d’ ’’en haut’’ ( une observation déjà faite dès 1989 par les sociologues Baudelot et Establet : « quand cessera-t-on de compter sur la hausse du plafond pour élever le plancher ? » ).
Cela d’ailleurs commence à se savoir que le coût moyen de l’élève du primaire français est actuellement inférieur de 14% à celui de la moyenne des pays de l’OCDE, alors que le coût moyen de l’élève de lycée français est – lui - supérieur de 13% à celui de la moyenne des pays de l’OCDE. Certes les choix budgétaires ne font pas tout, mais ils sont significatifs de toute une politique et ils y participent activement ( cf à ce sujet et pour l’ensemble de la réflexion sur la « refondation de l’Ecole », mon billet d’il y a un an sur Médiapart, le 31août 2011 ).
Si l’on en juge par un sondage auprès des enseignants commandité par le journal « Le Monde » et réalisé à la mi-février de cette année, cette inversion des priorités semble d’ailleurs comprise par la plupart d’entre eux puisque à la question « êtes vous favorable à la concentration de moyens sur le primaire ? » non seulement 95% des professeurs des écoles interrogés ont répondu « oui », mais aussi 84% des professeurs du secondaire.
Il y a eu des engagements formels à ce sujet de François Hollande lors de la campagne des présidentielles, en particulier lors de son discours à Orléans sur l’éducation le 9 février dernier : « Il faut commencer par le commencement. Il faut investir là où l’arme éducative est la plus efficace. Cette priorité se déclinera en plusieurs propositions. D’abord, le taux de scolarisation chez les enfants de plus de deux ans sera relevé, en priorité dans les zones de grande difficulté scolaire. Pour la maternelle, il y aura une obligation d’accueil, pour le service public, à partir de l’âge de trois ans, dans l’enseignement public. Je ferai respecter cette obligation. L’encadrement scolaire, notamment dans les écoles qui cumulent le plus de difficultés sociales, familiales, territoriales aux moments clés de la scolarité, sera là encore renforcé. Et je m’engage sur le principe : plus d’enseignants que de classes ».
La fiche d’introduction à la concertation sur le thème de « la priorité donnée à l’école primaire » indique que « améliorer les résultats et réduire les inégalités nécessite d’ouvrir un certain nombre de chantiers : les modalités de l’accueil des enfants de moins de trois ans, la spécificité de l’école maternelle dont la fonction ne doit pas se limiter à anticiper les enseignements du cours préparatoire ( CP ), l’aide personnalisée, la question du socle commun et des programmes, ou encore les pratiques professionnelles et pédagogiques ». Cette même fiche d’introduction précise que « la concertation traitera également des modalités de mise en œuvre de l’engagement présidentiel relatif au ‘’plus de maître que de classes’’ ( critères de choix des écoles bénéficiaires, articulation avec les réseaux d’aides spécialisées pour les élèves en difficulté – RASED - et l’aide personnalisée, pratiques pédagogiques associées, mode d’évaluation de ce dispositif, etc. ) ».
On souhaite bon courage aux participants pour cette reprise ‘’en fanfare’’ ( les mardi et mercredi 21 et 22 août ) et le mardi 28 août, après des vacances écourtées.
Billet de blog 20 août 2012
La priorité donnée à l'école primaire
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.