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Billet de blog 21 septembre 2012

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L'agrégation, un "mal nécessaire"?

Mais où, pour qui, pour quoi ? Alors que l’on attendait  plutôt que l’agrégation fasse débat au sein de la concertation en vue de la loi sur «  la refondation de l’Ecole », c’est la question posée dans un tout autre univers, celui de la revue « Commentaire ».

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Mais où, pour qui, pour quoi ? Alors que l’on attendait  plutôt que l’agrégation fasse débat au sein de la concertation en vue de la loi sur «  la refondation de l’Ecole », c’est la question posée dans un tout autre univers, celui de la revue « Commentaire ».
Il est vrai que l’intervention de Philippe  Raynaud dans le dernier numéro de la revue « Commentaire » est d’abord une réponse à Fabrice Bouthillon qui avait publié un article au titre évocateur ( sinon provocateur ) : « Nocivité de l’agrégation » dans un précédent numéro ( celui du printemps 2012 ). Fabrice Bouthillon y dénonçait un concours de recrutement d'enseignants qui n'est pas fondé sur la capacité à enseigner, qui favorise le conformisme intellectuel, et dont l'existence même témoigne du peu de crédit qu'on accorde aux diplômes universitaires.
Dans sa réponse au titre non moins  suggestif ( "Utilité de l'agrégation" ), Philippe Raynaud reconnaît certes que ce concours, "et tout ce qui va avec, à commencer par les khâgnes a eu des effets majeurs sur le style académique français et sur la façon dont sont organisés la recherche et l'enseignement universitaire", mais il soutient que la faiblesse des universités ( dont témoigne à sa façon l'agrégation ) vient  avant tout de ce qu'elles ne peuvent "ni sélectionner leurs étudiants, ni même différencier leur offre de formation" et qu'elles n'ont pas de "parcours d'excellence visibles".
In fine, Philippe Raynaud s’interroge sur « la place » des agrégés : les jeunes agrégés doivent-ils être "mis dans le même mouvement que leurs collègues certifiés" ? Ne devraient-ils pas enseigner dans les classes préparatoires, les premiers cycles universitaires, les BTS, qui forment un "secteur informel" comparable aux "colleges" des Etats-Unis, lesquels "font la jonction entre high schools et universités" ?
Le printemps dernier, la Société des agrégés ( qui va fêter bientôt son centenaire ) a posé 25 questions aux candidats à l’élection présidentielle.
Et parmi celles-ci, on pouvait remarquer tout  particulièrement la question 16 qui marque la volonté très déterminée de la Société des agrégés de ‘’faire mouvement’’ vers le ‘’haut’’ ( le supérieur) en quittant la place du ‘’bas’’ ( le collège ) :
« Vous engagez-vous à permettre l’affectation des professeurs agrégés sur des postes correspondant à leur qualification, à leurs compétences et à leur statut ( c’est à dire, conformément aux textes en vigueur, dernières années du lycée et classes post-baccalauréat ) et à mettre fin au gâchis que l’on observe  actuellement, faute de telles affectations systématiques ? »
"De même, vous engagez-vous à ce que les postes des professeurs du secondaire affectés à titre définitif aux professeurs dans le supérieur ( postes dits de « Prag » ) soient réservés aux professeurs agrégés par concours dans toutes les matières où il existe une agrégation ? »
Reste à savoir – entre autres – s’il est possible ( et légitime ) que les agrégés soient en l’occurrence prioritaires face à des certifiés ( et/ou des ex-certifiés bi-admissibles ) et docteurs ?

PS: un rapport de l'Inspection générale de l'Education nationale qui vient de sortir recommande "la stricte proscription'' de la nomination des agrégés en collège.

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