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Billet de blog 21 septembre 2024

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La nomination d’une médecin à la tête du ministère de l'Education, un mauvais présage ?

C’est seulement sous la troisième République qu’il y a eu jusqu’alors des ministres médecins de l’Instruction publique ou de l’Education nationale, à la durée d’exercice fort limité. Combes : 6 mois, Augagneur : 1 mois et demi ; Durand : 9 jours et Macombes : 6 jours…

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Emile Combes n’a été ministre de l’Instruction publique que 6 mois (du 1er novembre 1895 au 29 avril 1896) sans effet marquant, mais s ‘est rattrapé plus tard lorsqu’il a été président du Conseil au début du XXième siècle en faisant voter un dispositif législatif interdisant aux congrégations d’enseigner.

Les deux suivants ont été victimes de la chute rapide du gouvernement auquel ils appartenaient : Jean-Victor Augagneur (13 juin-3 août 1914) et Jean Durand (21 février- 2 mars 1930). Le quatrième, Philippe Marcombes, est -lui - tout de suite emporté par une embolie (7 juin-13 juin 1935)…

On a eu droit ces derniers jours à une valse des noms avancés pour le ministère de l’Education nationale, avec au premier plan ceux de trois femmes, ce qui est en soi une première : Annie Genevard, Violette Spillebout et finalement Anne Genetet. On est loin de la surprise qui a marqué la fin de l’hégémonie totale des hommes à la tête du Ministère de l'Education nationale il y a dix ans : la nomination de Najat Vallaud-Belkacem le 26 août 2014 .

Ce qui paraissait presque impensable il y a dix ans, serait-il en passe de devenir presque la norme ? Force est en tout cas de constater que les trois dernières nominations effectives sont féminines : Amélie Oudéa-Castena (le 11 janvier 2024), Nicole Belloubet (le 18 février 2024), Anne Genetet (le 21 septembre 2024).

Force est de constater aussi que cela défile... Et on n’est pas au bout de l’année 2024. Une femme médecin : en serait-on à la toute dernière extrémité pour l’Education nationale ?

Dans « What’sup doc » du 18 juillet 2022, on trouve en tête d’un article le titre significatif suivant : « Députée et médecin, Anne Genetet :’’Je pense que l'exercice de la médecine devrait se faire à plusieurs, et non seul dans son cabinet’’».

Avec qui ? Avec Emmanuel Macron qui a déclaré déjà il y a quelque temps faire de l’Education nationale son « domaine réservé » ? Avec Gabriel Attal qui a dit sa volonté de continuité en l’occurrence et qui , semble-t-il, l’a imposée  in fine comme ministre de l’Education nationale ?

Toujours est-il qu’en 2017, « Anne Genetet entend l’appel d’Emmanuel Macron.’’Il disait qu’il manquait de femmes députées et voilà. A cette époque, je faisais une formation pour devenir urgentiste  que j’ai laissé tomber pour m’engager en politique.[...] Je ne suis pas favorable à l'exercice médical libéral seul. Un cardiologue tout seul, c’est stupide. Comme un généraliste tout seul, ça n’a pas d'intérêt. J’ai une vision un peu différente, moi j’aime bien le travail d’équipe. Je trouve que l'exercice de la médecine devrait se faire à plusieurs, et non seul dans son cabinet.’’ Quant à sa vie professionnelle après son mandat, elle n’entend pas retourner exercer la médecine ».

Et voilà, on est prévenus. 

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