claude lelièvre (avatar)

claude lelièvre

Historien de l'éducation

Abonné·e de Mediapart

837 Billets

1 Éditions

Billet de blog 22 avril 2013

claude lelièvre (avatar)

claude lelièvre

Historien de l'éducation

Abonné·e de Mediapart

La morale, la famille et l'école

La question est posée de la collaboration de l'école et de la famille dès le début de la troisième République, dans un contexte perçu ( déjà ) comme des plus problématiques.

claude lelièvre (avatar)

claude lelièvre

Historien de l'éducation

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La question est posée de la collaboration de l'école et de la famille dès le début de la troisième République, dans un contexte perçu ( déjà ) comme des plus problématiques.
On se contentera ici de quelques extraits ( mais qui interrogent quelques idées reçues ) d’une thèse sur ‘’L’inspection primaire, l’enseignement de l’histoire et de l’instruction morale et civique de 1880 à1914’’ )  soutenue par  Delphine Mercier à Paris IV en 2002.
Selon l’inspection, la réussite de l’enseignement de la morale tient à deux éléments qui peuvent facilement devenir des obstacles de taille : la famille et les maîtres. « Indispensable » au succès de l’éducation morale, « le concours de la famille » est, selon l’inspecteur Martin, encore rare en 1893. À ce désintérêt des parents, voire à leur mauvais exemple s’ajoutent les dangers extérieurs rencontrés par l’enfant. Pour l’inspecteur Plâtrier, chaque milieu social recèle ses écueils : la ville où « les occasions sont fréquentes », où « l’entraînement est grand » et où l’enfant « se trouve alors exposé à tous les dangers de la rue, du cabaret, des journaux et des livres malsains » ; les centres industriels où « le mal est pire que partout ailleurs » ; enfin, les campagnes, où la dépravation subsiste bien qu’elle soit « plus restreinte et moins efficace ». À ces causes largement reprises par l’ensemble de la presse pédagogique dès 1900, s’ajoutent celles qu’évoque l’inspecteur d’académie de la Seine, en 1912 : « Désordre de notre civilisation industrielle, manque d’enseignement professionnel, crise de la puberté, désorganisation de la famille, voire désarroi des croyances et des idées sont des causes qui produisent dans tous les pays d’Europe les mêmes effets ».
L’inspection ne peut se contenter de dénoncer cette situation. Son rôle l’oblige à trouver les moyens d’établir, entre l’école et les familles, une interaction éducative, « l’autorité morale des maîtres n’ayant rien à gagner à ce divorce entre les deux principales forces d’éducation du temps présent ». In fine ces réflexions appellent à jeter les bases d’une nouvelle relation entre maîtres et parents, significatives de la volonté des pédagogues républicains d’imposer, par l’enseignement moral des plus jeunes, les nouveaux fondements sociaux et civiques de la nation.

C'était il y a un siècle. Un siècle?.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.