Mais comment enrayer cette démobilisation, limiter le nombre de démissions et attirer dans le métier assez d’étudiants et de personnes en reconversion ? En procédant évidemment à une revalorisation salariale inconditionnelle qui n’a que trop tardé.
L’urgente revalorisation salariale doit s’accompagner aussi d’une remise à plat de l’ensemble de leurs conditions de travail. Conçues pour la plupart avant l’explosion des effectifs dans la deuxième moitié du XX° siècle, avant l’aggravation des phénomènes de ségrégation urbaine, la montée du consumérisme scolaire et des entreprises de marchandisation de l’éducation, elles sont aujourd’hui obsolètes et n’ont jamais été repensées à la lumière des nouveaux défis à relever.
C’est pourquoi il faut absolument réfléchir, en même temps et avec les professeurs eux-mêmes, à toute une série de questions profondément liées entre elles comme la mixité sociale dans les établissements et les effectifs des classes, le système de recrutement et celui des mutations, les critères d’évaluation et les modalités de pilotage, le rôle des directeurs , des chefs d’établissement et des corps d’inspection , mais aussi la manière de concevoir les programmes ou la fonction des circulaires ministérielles
Il n’est plus possible de se contenter de réformes sectorielles à la hussarde
PS : tout ce qui a été retranscrit ci-dessus fait partie intégralement des ‘’bonnes feuilles’’ du dernier ouvrage de Philippe Meirieu qui vient de paraître aux éditions du Seuil (50 pages, 5 euros) : « Qui veut encore des professeurs ? ». Un condensé étonnant et détonnant.