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Billet de blog 25 juillet 2024

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Macron-Jupiter va-t-il dégringoler de son Olympe ?

On verra ! Mais la séquence actuelle était pour l’essentiel prévisible (cf les morceaux choisis du billet posté il y a six mois)

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Médiapart, le 20 janvier 2024 : Emmanuel Macron ne voudrait pas quitter l’Olympe après son deuxième quinquennat : il veut rester dans l’Histoire le Chef d’Etat français qui a réussi les Jeux. La période politique qui s’ouvre pour lui est donc plus celle des JO que celle des élections européennes, marquée par le « patriotisme » plus que par l’« européanisme ».

D’abord un casting ministériel significatif. Amélie Oudéa-Castéra n’a pas reçu en charge le ministère de l’Education nationale en dépit du fait qu’elle était en charge des Sports et surtout des Jeux olympiques et paralympiques, mais au contraire parce qu’elle l’était. Et cela va sans doute durer autant de temps qu’il le faut en dépit des dysfonctionnements ou risques encourus.

Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur maintenu à son poste, n’a pas hésité à déclarer publiquement que sa « mission est de réussir les JO »   et a souligné qu’« après, un cycle au ministère de l’Intérieur sera atteint ».

Par ailleurs, ce qui est mis à l’ordre du jour, c’est un virage ‘’patriotique’’ qui ne dit pas son nom mais qui est patent. Emmanuel Macron a mis délibérément en avant le « service national universel », l’uniforme (pour’’faire nation’’, comme on dit), l’instruction civique et la Marseillaise.

On se souvient qu’Eric Ciotti avait proposé en février 2019 un amendement au projet de loi de Jean-Michel Blanquer sur « l’Ecole de la confiance » rendant obligatoire l’affichage dans chaque classe du drapeau tricolore et des paroles de la Marseillaise. Mais l’ex-ministre Jean-Michel Blanquer a finalement fait voter dans sa loi un ‘’amendement de compromis’’ : affichage des paroles de Marseillaise et du drapeau tricolore, mais aussi du drapeau européen .

On était alors encore peu ou prou dans la mouvance du début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron foncièrement ‘’européaniste’’.  Lors de son discours en Sorbonne du 26 septembre 2017, le président de la République Emmanuel Macron n’avait en effet pas hésité à déclarer : « Erasme, dont on disait qu’il était le précepteur de l'Europe, affirmait déjà qu’il fallait demander à chaque jeune de’’parcourir le continent pour apprendre d’autres langues’’ et ’’se défaire de son naturel sauvage’’ […] L’Europe doit être cet espace où chaque étudiant devra parler au moins deux langues européennes d’ici 2024. Au lieu de regretter le morcellement de nos contrées, renforçons les échanges ! En 2024, la moitié d'une classe d'âge doit avoir passé, avant ses 25 ans , au moins 6 mois dans un autre pays européen ».

Eh bien, c’est fini, à quatre mois pourtant des élections européennes… Ce qui compte désormais avant tout pour Emmanuel Macron, ce sont les six mois qui viennent, et surtout des deux derniers, précédant les Jeux olympiques. Là, croit-il , pourra se jouer sa figuration dans l’Histoire. Ce sont les jeux olympiques de Jupiter [où l'on peut exalter le ''patriotisme'' à tout va].

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