René Billères a été nommé ministre de l’Education nationale de la Jeunesse et des Sports du premier gouvernement présidé par Guy Mollet le 1er février 1956, puis de son second gouvernement à partir du 22 juin 1956 jusqu’au 12 juin 1957. René Billères a continué à être nommé dans ces fonctions dans le gouvernement présidé par Maurice Bourgès-Maunoury le 13 juin 1957 jusqu’au ‘’5 novembre 1957’’, puis dans le gouvernement suivant présidé par Félix Gaillard du 6 novembre 1957 au 14 mai 1958.
Une belle continuité de plus de deux ans et trois mois, avec le même intitulé : ministre de l’Education nationale de la Jeunesse et des Sports en dépit de la succession des différents gouvernements.
Mais avec un bémol (qui ne lui est pas imputable) ; la longue période (37 jours) qui a été nécessaire entre la chute du gouvernement présidé par Maurice Bourgès-Maunourry (l’Assemblée nationale lui refusant la confiance le 30 septembre 1957, par 279 voix contre et 253 pour) et la difficile constitution d’un nouveau gouvernement présidé finalement par Félix Gaillard à partir du 6 novembre 1957.
Le 17 octobre, Antoine Pinay est pressenti pour former un gouvernement après les échecs successifs de Guy Mollet (le 6 octobre) et de René Pleven. Mais il n'obtient pas l'investiture de l'Assemblée : 298 voix contre et 198 pour. Le 22 octobre, Guy Mollet est de nouveau pressenti, après un échec de Robert Schuman. Le 28 octobre, Guy Mollet n'obtient pas l'investiture de l'Assemblée : 290 voix contre et 227 pour. Enfin, le 6 novembre, début du gouvernement Félix Gaillard. Jacques Chaban-Delmas est ministre de la Défense nationale. L'investiture est voté par 337 voix pour, 173 contre et 20 abstentions.
A l’évidence, on ne s’y est pas pris lors de cette longue période de latence du gouvernement de la même façon sous la quatrième République que dernièrement sous la Cinquième République…
Et à l’évidence également, le ministre en continu de l’Education nationale de la Jeunesse et des Sports René Billères ne s’est pas retrouvé dans la situation actuelle de la ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse Nicole Belloubet nommée il y a tout juste un peu plus de six mois, car il a disposé avant la période de latence gouvernementale de plus d’un an et demi de pouvoir effectif, suivi ensuite d’une demie année d’exercice effectif du même pouvoir ministériel.
Finalement, la comparaison entre les deux périodes accuse plus les différences que les ressemblances, ce qui ne manque pas d’enseignement.