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Billet de blog 27 novembre 2012

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L'enseignement de l'histoire? Quelle histoire!

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Elle est prise dans la malédiction de la répétition, si l’on en juge par des affirmations péremptoires récentes que l’on peut rapprocher d’autres de même sens  faites à d’autres moments. On peut même en faire un jeu.
Qui a affirmé, et à quelle date, les assertions suivantes ( le gagnant aura droit à lire sans autres précautions le numéro 4 du magazine « Figaro Histoire » paru en octobre de cette année : « La vérité sur l’histoire à l’école » ) ?
1) « On n’enseigne plus l’histoire, ni dans les collèges, ni dans les lycées. L’histoire c’est d’abord la chronologie : la chronologie a disparu […]. C’est aussi la relation de faits et d’évènements, c’est faire connaissance avec de grands hommes tout autant que de s’imprégner d’idées […]. Sans connaissance de l’histoire de France, il n’est pas de démocratie française, il n’est pas de politique républicaine […]. C’est d’autant plus regrettable que, dans la France entière se manifeste une appétence énorme pour tout ce qui a trait à l’histoire. Votre bilan, Monsieur le Ministre, est désastreux et l’inspection générale de l’enseignement de l’histoire a créé une situation qu’il faut renverser totalement ».
2) « Ceux qui ont la responsabilité d’enseigner l’histoire aux jeunes Français doivent considérer que celle-ci est la mémoire d’un peuple, qu’elle confère à la nation son identité, car elle retrace la succession des épreuves, des efforts et des succès collectifs qui ont forgé sa personnalité ; qu’elle offre aux individus cet enracinement dans le temps et dans l’espace qui noue la solidarité entre les générations et crée le sentiment d’appartenance à une même communauté ».
3) « On a désormais des manuels d’histoire indignes, souvent ineptes, qui , sous prétexte de regroupements thématiques, inculquent à la jeunesse l’oubli du passé national, pratiquent le nivellement des valeurs, répandent le pessimisme et la résignation en prétendant ainsi disculper une classe dirigeante dont le seul langage est désormais celui de l’intérêt […]. Il n’y a d’histoire que celle qui respecte la continuité chronologique ».
4) «  Je suis angoissé devant les carences de l’enseignement de l’histoire qui conduisent à la perte de la mémoire collective des nouvelles générations ».
5) « Une offensive d’obscurantisme méchant due à l’intrusion de l’Histoire dite ‘’Nouvelle’’ et à la ‘’pédagogite’’ ».
6) « La première précaution serait peut-être de libérer l’histoire des trop nombreuses finalités auxquelles elle est assignée et qui la corsettent dans une série de missions impossibles, de programmes irréalisables [ …]. Des finalités pour l’histoire, j’en verrais trois. L’histoire est d’abord connaissance. La société est ‘’à lire comme une mappemonde’’ ; elle fourmille de signes venus d’ailleurs et d’avant […] . En second lieu, l’histoire est une mémoire. Il est raisonnable qu’elle le soit […]. Enfin c’est comme méthode que l’histoire peut être bénéfique, comme instrument d’analyse […]’’C’est déjà un grand bienfait public que d’accoutumer insensiblement les hommes à examiner et non pas à croire’’ disait Aulard ».

Solutions:

1) Michel Debré le 30 mai 1980 devant l'Assemblée nationale.

2) Proposition de loi d'orientation sur l'enseignement de l'histoire déposée par trois députés RPR ( à la suggestion de Michel Debré ) à l'Assemblée nationale le 25 juin 1980.

3) Le député socaliste Louis Mexandeau interpellant le ministre Beullac et le gouvernement le 30 novembre 1980

4) Intervention spontanée ( ce n'était pas à l'ordre du jour ) de François Mitterrand au Conseil des ministres du 31 mai 1983 ( selon le porte parole du gouvernement Max Gallo ).

5) L'historien Pierre Goubert, dans un livre paru en 1984 chez Perrin: "Des enfants sans histoire. Le livre blanc de l'enseignement de l'histoire" ( préfacé par Alain Decaux).

6) L'historienne Michelle Perrot:" Les finalités de l'enseignement de l'histoire" in "Colloque national sur l'histoire et son enseignement", 1984, MEN.

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