Selon le « Monde » du 8 mai 1985, « pour sa première intervention publique consacrée aux enfants de l'immigration dans l'école, le ministre de l’Education nationale Jean-Pierre Chevènement s'est offert le plaisir d'opposer un responsable du Parti républicain, éditorialiste au Figaro-Magazine, M. Alain Griotteray, à un ancien secrétaire d'État de M. Giscard d'Estaing, militant centriste et cofondateur de " SOS-Racisme ", M. Stirn ».
Toujours selon le « Monde » qui relate ce débat tenu à Marseille le 6 mai, « M. Griotteray est pressé : les immigrés doivent, selon lui, choisir aujourd'hui entre l'assimilation et la valise. Mais voilà, constate-t-il, " ils ne veulent pas être absorbés’’. M. Stirn, lui, est plus patient et s'indigne : " Je refuse ce type de discours, l'assimilation ne se décrète pas. Au fil des siècles, la France s'est toujours enrichie en accueillant des immigrés. " »
Le rapport de Jacques Berque qui propose notamment d'enrichir les programmes scolaires de la culture des immigrés, reçoit l'aval public de Jean-Pierre Chevènement selon des attendus tout à fait significatifs et remarquables : « Il ne s'agit pas de défendre l'identité française mais de construire celle de 2085, qui inclura une composante méditerrano-islamique » .
Olivier Stirn déclare partager cette vision ouverte sur l'avenir, en souhaitant que l’on « tire un " plus " de ces immigrés, qui conduiront la France dans le monde du vingt et unième siècle ».
Mais selon l’éditorialiste du « Figaro magazine » Alain Griotteray, l’école ne peut réussir à intégrer ceux qu'elle laisse et qui la laissent à l'abandon, « ce magma inassimilable qui fait la criminalité »
A contrario, le ministre de l’Education nationale Jean-Pierre Chevènement veut « offrir des perspectives » aux générations issues de l'immigration. « Je ne serai heureux que lorsqu'ils seront diplomates, savants, généraux ou même professeurs au Collège de France. […] Pour faire émerger cette élite, l'Education nationale pourrait ouvrir des lycées franco-maghrébins et franco-portugais. Les enfants de l'immigration pourraient ainsi accéder aux grandes écoles sans renier leurs origines ».
Quarante après, on peut constater la constance du « Figaro magazine ». Mais les perspectives concrètes et l’aggiornamento envisagées vers l’horizon 2085 se font pour le moins attendre et on ne perçoit même pas qu’elles peuvent être à l’ordre du jour quarante après 1985...Une façon de voir où l’on en est… L’avenir n’est plus ce qu’il était.