La plupart des promesses des candidat(e)s à la présidentielle 2022 n’engagent que les électeurs qui veulent bien y croire. Par exemple, une promesse d’augmentation du pouvoir d’achat ne peut être tenue qu’en accord avec le gouvernement qui détermine et conduit la politique de la Nation.
Il en va de même pour les réformes promises de la fiscalité, des retraites, des services publics (éducation, santé, sécurité, justice), sans oublier les promesses de réforme constitutionnelle.
Or l’identité de vues du Président et du gouvernement n’est ni requise par la Constitution, ni nécessaire au bon fonctionnement des institutions, comme on l’a vu pendant les périodes dites de cohabitation au siècle dernier.
Néanmoins, l’idée d’un gouvernement soutenu par une majorité « présidentielle » à l’Assemblée a été largement propagée depuis comme le meilleur schéma de fonctionnement des institutions. Dans ce schéma, le président élu peut ainsi tenir les promesses de sa campagne avec un gouvernement qui les applique.
Hélas, après quelques années de mandat, le président a quelquefois cédé à la facilité d'un"remaniement" de l'équipe gouvernementale pour marquer la réorientation de son projet avec un nouveau premier ministre, sans toutefois dissoudre l’Assemblée ni convoquer des élections législatives. Pour mémoire, c’est l’abus de cette pratique qui a précipité la chute de la Quatrième République.
Les candidat(e)s pour qui le devenir démocratique de la Cinquième République n’est pas un vain mot devraient joindre à leurs affiches de campagne un texte court et lisible sur la façon dont ils (elles) comptent exercer le pouvoir présidentiel.
Ce pourrait être le suivant :
En accord avec les partis qui soutiennent ma candidature, je m’engage, si je suis élu(e) :
- A garantir l’unité de la Nation et à la représenter au mieux de ses intérêts dans le concert des autres Nations
- A dissoudre immédiatement l’Assemblée nationale en cas de démission du premier ministre
- A soumettre au référendum une loi organique rétablissant le calendrier républicain
(législatives en février 2027, présidentielle en avril 2027)
Signé: xxxxxxxxx, candidat (e) à l'élection présidentielle 2022