Pour les pommes de terre et le beaujolais, c’est tous les ans. Pour la déclaration de principe du PS, ça fait dix-huit ans qu’on la laissait mûrir dans les chais de Solférino. Alors que vaut cette cuvée 2008 ?
La robe est belle, sans plis comme celle de la Justice. Le nez évoque des senteurs boisées, environnementales pour ainsi dire, mais avec précaution. Elle est équilibrée, quoique un peu courte en bouche. Il faut prendre son temps pour apprécier son caractère, basé sur un Cahors puissant mais discret allié à un Lisbonne encore vert. Elle n’a pas de moustache, comme le rouge géorgien du père Joseph. Encore moins de cuisse, comme l’ouverture à la Sarkozy. Sa saveur dominante, la framboise, devrait plaire à tous les amateurs éclairés.
Et pourtant, ce que je n’y ai pas trouvé, c’est un goût de « cerises d’amour, qu’on cueille en rêvant ». C’est peut-être de cela qu’elle manque : d’amour et de rêve.