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Billet de blog 7 mars 2012

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voter Hollande au premier tour même si on est plus à gauche que lui

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Hollande n'est pas trop mal placé dans les sondages actuellement. Il devance Sarkozy et surtout Marine Le Pen qui arrive à la troisième place. je pourrais donc me dire, moi qui ai voté Aubry à la primaire et qui ai beaucoup de sympathie pour le front de gauche, qu'il m'est loisible de voter Mélenchon par exemple.

Je ne le ferai pas.

D'abord parce que ce choix reste malgré tout risqué et que je ne veux à aucun prix de la réélection de Sarkozy qui gouvernerait alors sans frein réel un pays où il n'a cessé de multiplier les fractures sociales : riches-pauvres, patrons-employés, salariés-chômeurs, travailleurs du privé-fonctionnaires  et  même ethniques : français de souche- français d'autre origine. Un risque réel, oui. Même si la position de Hollande apparaît plus confortable que ne l'a jamais été celle de Jospin, un retournement est toujours possible. N'oublions pas qu'en 2002 la montée de l'extrême droite n'avait été perçue qu'in extremis par les sondages... quand ils n'étaient plus publiables ! Un deuxième tour Sarkozy-Le Pen serait cauchemardesque. Il faut le dire, il faut le répéter.

Ensuite ce vote à gauche pour autre que pour Hollande non seulement est risqué  mais il est vain. Mélenchon, le mieux placé après, n'a absolument pas la moindre chance d'arriver ou premier ou deuxième au premier tour, donc d'être présent au second. Voter Mélenchon ou s'abstenir, c'est la même chose, ça ne fait qu'empêcher de creuser l'écart décisif entre Hollande et Le Pen. Ca ne fait qu'empêcher Hollande d'avoir ce large score qui l'imposerait sûrement au second tour.

Risqué et vain, le vote Mélenchon est aussi inepte. Nous sommes sous la Cinquième république. Quels que soient les pouvoirs dévolus au président, c'est, selon la constitution, le "gouvernement qui détermine et conduit la politique de la nation".  Et le président de la république ne peut en fait -l'histoire récente l'a montré- que choisir ce gouvernement dans la majorité de l'assemblée nationale, puisque ce dernier a besoin d'un vote de confiance. Cette réalité est si patente qu'elle a conduit déjà à deux cohabitations. Si je veux montrer que je ne fais pas exactement (et c'est le moins qu'on puisse dire !) les mêmes choix politiques que François Hollande, alors j'en aurai  le loisir. Il me faudra seulement attendre jusqu'aux législatives et là, je pourrais vraiment choisir au premier tour de voter pour le candidat qui me représentera le mieux, sans doute un candidat du Front de Gauche. Là mon vote, conforme à mes convictions, ne sera ni risqué ni vain. Au contraire, il pourra contribuer d'une minime mais sûre façon à infléchir à gauche ou au moins à y maintenir la politique gouvernementale. Voter aux présidentielles comme aux législatives, ça n'a tout simplement pas de sens. Ou alors c'est inepte, pour ne pas dire autre chose !

L'adage qui prévalait naguère et que certains utiliseront sans doute pour justifier leur vote Mélenchon... ou Joly... ou extrême gauche le 22 avril : "au premier tour des présidentielles on choisit ;  au second, on élimine" témoigne au mieux d'une méconnaissance des institutions et de la constitution. La seule chose qui soit vraie est celle-ci :"aux législatives, on choisit ; aux présidentielles, on élimine". Et on commence au premier tour, si on est un tant soit peu de gauche, en votant Hollande.

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