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Billet de blog 8 mars 2016

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paroles d'antiguerres

Au premier rassemblement public du collectif Ni guerres Ni état de guerre, place Stalingrad à Paris le 27 février plusieurs prises de parole, interviews, textes apportés par les participants convergent pour appeler à la cessation des guerres françaises...

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reportage de Clément Dousset sur le rassemblement Ni guerres Ni état de guerre © clément dousset

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Ni guerres Ni état de guerre par Télé Bocal © Tele Bocal

mon projet d'intervention :

Je sais contre quoi je suis ici. Je suis ici contre la guerre. Non pas la guerre en général, non pas la guerre en soi. Mais contre la guerre offensive, impérialiste et colonialiste telle que celle menée par la France actuellement.

Mais si je sais contre quoi je suis ici, je sais aussi contre qui. Je suis ici contre un homme pour qui j'ai voté comme sans doute beaucoup d'entre vous. Un homme qui s'est présenté à la présidence de la république comme un pacifiste, celui qui voulait retirer les troupes françaises d'Afghanistan, celui qui refusait toute intervention militaire en Afrique alors que son prédécesseur venait d'attaquer la Libye.

La guerre que mène la France actuellement a bel et bien commencé au Mali en janvier 2013, à peine plus de six mois après l'élection présidentielle. Et cette guerre c'est François Hollande qui l'a voulu, qui l'a lancé en forçant la main du président du Mali, Amadou Touré, en arrachant une résolution à l'ONU dont il allait outrepasser les termes. Tolérée pour empêcher l'invasion du sud Mali par les combattants indépendantistes du Nord, cette guerre allait se transformer en une reconquête jusqu'auboutiste et sanglante.

Dans son livre : La guerre de la France au Mali, Jean-Christophe Notin qui n'est pas un pacifiste, qui n'est même pas un opposant à l'intervention au Mali évoque avec étonnement la transformation de Hollande en chef de guerre impitoyable. Je le cite : "Le chef de l'Etat ne demande pas seulement d'arrêter les djihadistes, ni même de les refouler, mais bel et bien de les "détruire", verbe à peine moins dur que celui qu'il implique et que même les armées ont la pudeur de ne plus employer : tuer. François Hollande le confirmera lui-même, le 15 janvier, en visite aux émirats arabes : ses intentions, concernant les djihadistes sont de les "détruire, les faire prisonniers si possible et faire en sorte qu'ils ne puissent plus nuire". En réalité, et ceci n'a jamais été révélé, les termes employés par le président au conseil de défense du 11 janvier auront été plus guerriers encore. "Dans le quadrilatère Léré -Diabary-Sévaré-Konna, aurait-il affirmé, puisqu'il n'y a pas de forces maliennes, vous avez tir libre et j'assume." Tir libre, c'est à dire la possibilité pour les militaires français d'ouvrir le feu dès qu'ils ont repéré un véhicule suspect sans avoir à attendre l'autorisation de leur hiérarchie."

Voici donc la façon dont le pacifiste Hollande a préparé les militaires français à la guerre et au massacre. Plus de 100 pick up avec à bord quatre ou cinq hommes seront ainsi pulvérisés lâchement par les bombes françaises dans le désert malien. En attendant, si le 12 janvier 2013 Hollande appelle au renforcement du plan vigipirate c'est bien parce qu'il sait que le massacre qu'il vient de décider ne peut qu'appeler des réactions de haine et de désespoir.

12 janvier 2013, 27 février 2016, plus de trois ans après la même logique de guerre terrifiante pour ne pas dire terroriste est à l'oeuvre à l'Elysée. Les bombes françaises ne tombent plus sur des picks-up mais sur des villes comme Rakka et elles mêlent dans les immeubles détruits la chair des militants du djihad à celle des habitants civils. En Libye, cette semaine même, des bombes américaines guidées par les renseignements français tuent d'un coup dans un immeuble plus de 60 personnes. Et Hollande parade toujours en père-la-patrie, vient consoler les pères, les mères, les frères, les soeurs des victimes parisiennes en parlant de bombarder toujours plus, c'est à dire de faire en Irak, en Syrie et peut-être demain en Libye comme il l'a fait déjà au Mali plus de pères, de mères, de frères, de soeurs et d'enfants éplorés.

Nous devons crier que ça suffit encore et encore jusqu'à ce que cela cesse, jusqu'à ce que Hollande renonce à tuer.

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