humeur tranchée et papale

Eh bien , il sera quand même resté dix ans l’ex « jeune hitlérien », ex patron de l’ex saint-office venu de l’ex sainte inquisition, homophobe en diable et pas trop pédophilophobe quand ça craignait, prêt à verser dans l’islamophobie au moins le temps d’un discours allemand pas très catholique, à ouvrir les bras au négationniste Williamson. Je me souviens, après l’élection de Sarko qui m’avait donné un coup sur la tête, celle de ce Ratzinger m’avait donné un coup dans le bide. Peut-être que, dans le mécréant que je suis,un passé d’ex petit séminariste m’était revenu. Et la mémoire de cet autre pape qui a sans doute empêché ma foi de vaciller trop vite, ce pape que je persiste à trouver bon : le gros Jean dont un médiocre cardinal porte le numéro en patronyme. Si le successeur du Ratzinger pouvait lui ressembler ! Jeune ou vieux ! y a rien là qui importe ! la jeunesse de Barbarin ne l’empêche pas d’être con ! et la vieillesse de Roncalli ne l’a pas empêché de déplacer la montagne du concile. Je prie pas – mon athéisme me l’interdit- mais j’espère. Car, oui, malgré tout, un pape ça compte encore, comme ça comptait quand il encourageait les prêtres ouvriers, ne mettait pas à l’index la théologie de la libération, ne détournait pas les yeux avec horreur des mains tendues des cocos. Le mouvement homo qui fleurit dans les années soixante dix aurait-il eu la même ampleur si le Vatican d’alors avait fait tonner des anathèmes ? Je me souviens d’autre part, quand je défilais contre les guerres de Bush père ou fils, de cette satisfaction pudiquement rentrée que j’avais de savoir que le pape d’alors aurait pu faire quelques pas avec moi….