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Billet paru en une de LePost le 14-06-2010, 185 commentaires
La perspective clairement envisagée hier par Martine Aubry devant Nicolas Demorand de primaires à gauche où elle ne serait pas candidate m'a, je l'avoue, pas mal inquiété.
Pendant cinquante minutes sur France 5, la première secrétaire avait dressé le bilan de son action, reprécisé sa position sur les retraites, attaqué de façon incisive les atermoiements, le flou, la pusillanimité et les injustices de l'action gouvernementale, plaidé de façon vibrante pour la prise en compte des réelles détresses, esquissé de nouveaux projets sur l'agriculture, l'éducation et la santé, bref s'était affirmée comme le premier tribun de l'opposition et son premier chef, tout cela pour dire en fin de compte dans les dix dernières minutes qu'elle pourrait ne pas être en ligne lors du combat décisif.
Certes on comprend la position de Martine Aubry, son souci de l'unité du parti avant tout, sa volonté de mettre en place sa rénovation, de définir une politique alternative crédible et vigoureuse, de faire en sorte que soit désigné le meilleur candidat pour la représenter et gagner les élections quitte à mettre sous le boisseau toute ambition personnelle.
Mais Martine Aubry doit comprendre qu'en l'occurrence et sans doute jusqu'en 2012, le meilleur candidat c'est elle. La remontée en puissance du Parti socialiste, sa victoire aux régionales, la fermeté et la crédibilité de ses positions, c'est elle. C'est elle aussi et surtout celle qui incarne le mieux l'unité du parti à laquelle elle travaille sans cesse.
Martine Aubry, ne faites pas la diva, ne vous faites pas prier, ne suivez pas l'exemple hautain de votre père, qui aurait sans doute pu faire un grand président à la France et qui s'est refusé. La réussite dont vous témoignez actuellement à la tête du PS vous engage, comme elle engage la gauche. Vous devez vous présenter aux primaires et vous devez vous battre pour les remporter.
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