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Des guerres atlantiques 3
(billet paru dans Lepost.fr le 3-11-2009
16-4-2011...3-11-2009. Ce retour en arrière pour la publication de billets soi-disant classés peut paraître déconcertant. En fait j'ai anticipé en publiant mes deux premiers billets afin de coller à une actualité assez brûlante. Je pourrais ajouter que celle concernant l'Afghanistan, deux ans après, est encore bien chaude...)
Afghanistan : la France doit donner un signe de paix
03/11/2009 à 17h46 - mis à jour le 03/11/2009 à 17h50 | 2470 vues | 10 réactions
Jamais sans doute, depuis 2001, la légitimité du pouvoir mis en place par les Américains n'aura été plus faible. Si jamais un pouvoir installé par une puissance étrangère à la suite d'une invasion a pu être réellement légitime, celui de Karzai pouvait en 2004 revendiquer le soutien d'une majorité relative. Mais en 2009 le mythe de la légitimité de Karzai s'écroule comme le mythe d'une démocratie importée et imposée par une armée d'occupation. Karzai, proclamé président après un premier tour entaché par des fraudes considérables et auquel ont participé juste un tiers des inscrits, après le retrait d'un adversaire contestant toujours la régularité du scrutin lors d'un second tour annoncé puis annulé, Karzai ne peut plus être qu'une marionnette comme le clament les talibans ou au moins un chef déconsidérécomme le pensent la plupart des observateurs et sans doute une grande majorité des Afghans.
Les talibans qui avaient appellé au boycott de ces élections en quelque sorte imposées par les armes de l'envahisseur peuvent à juste titre considérer qu'ils ont remporté une victoire. Ils repoussent la main que Karzai est contraint de leur tendre. Maîtres de plus de la moitié de l'Afghanistan, détenteurs d'une légitimité patriotique face à l'occupant et à ses "collabos", revendiquant la pureté de leur doctrine contre un clan occidentalisé et corrompu, ils ne veulent pas tomber dans le piège d'un faux dialogue qui ne viserait qu'à gagner du temps pour mieux les asservir. Ils savent qu'Obama projette d'envoyer des renforts en Afghanistan. Ne peuvent-ils voir en cela la preuve qu'il veut mener contre eux une guerre à outrance comme il le proclamait avant son élection ? Pourquoi chercheraient-ils le dialogue si les occidentaux, réels détenteurs du pouvoir, celui des armes, ne leur donnent pas le moindre signe de paix ?
Ce signe peut venir de la France. En décidant dès maintenant le retour de ses troupes, en proclamant haut et fort que l'heure est maintenant en Afghanistan à une négociation qui doit conduire à la réconciliation nationale, la France ferait bouger et avancer les choses sur le chemin d'une paix souhaitée par tous.
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