Article paru le 01-01-2010 dans lePost.fr
01/01/2010 à 09h55 - mis à jour le 01/01/2010 à 11h21 | 2302 vues | 1 réactions
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Des soldats qui investissent un village, font sortir les enfants des maisons et les abattent sur place: cette scène d'horreur est très proche de la réalité vécue il y a dix jours en Afghanistan dans le district de Nerang, près de la frontière pakistanaise.
Une unité des forces otaniennes y est arrivée par avion samedi 19 décembre. Les militaires ont fait sortir dix personnes de trois maisons, dont huit écoliers âgés de 13 à 18 ans, et les ont abbattues.
Qui fait foi de ces informations ?
Eh bien, une très officielle délégation nommée par le président Karzaï qui a enquêté plusieurs jours dans la communauté touchée.
Asadullah Wafa, chef de cette délégation, est formel : les écoliers tués, présentés par un responsable de l'OTAN comme des "jeunes insurgés" sont en réalité des "innocents".
Ce que Karzaï présente comme une "bévue" mais qui apparaît bien comme un authentique crime de guerre suscite un émoi croissant dans le pays. Mercredi 23, à Jammalabad, une grande ville de l'est du pays, des centaines d'étudiants ont manifesté. Ils ont brûlé un drapeau des Etats-Unis et une effigie du président américain.
Après avoir bloqué des rues de la ville, ils ont défilé aux cris de "Mort à Obama !" et "Mort aux forces étrangères !"
Ces "troupes étrangères", celles des Américains et de leurs alliés de l'OTAN, ont vu cette année leurs pertes presque doubler et croître de deux cents morts comme le souligne un récent article du Monde.
Mais si la guerre devient plus meurtrière pour les troupes d'occupation, elle l'est dans une proportion considérablement plus forte pour le peuple afghan lui-même. Selon wikipedia, près de 20.000 insurgés ont péri cette année et, à côté d'eux, plus de 2000 civils. La perte de près de 500 de ces civils est directement imputable aux forces anti-insurrectionnelles, étrangères dans leur majorité. Du bombardement de villages à cet assassinat direct d'ados suspectés à tort , la guerre ne cesse d'accumuler les ignominies. Les Français, pourtant concernés par la présence de leurs soldats, y semblent assez indifférents. Alors que les étudiants crient là-bas leur révolte, ici ils se taisent. Il faut dire que les informations sur ce qui se passe réellement en Afghanistan sont à chercher...
Article basé notamment sur des informations fournies par Radio.Canada.ca, Agence France Presse, Associated Press et Reuters.
