Le Club Droits Justice et Sécurités apprend avec regret le rejet par la France de la demande d’asile d’Edward Snowden, par un communiqué de presse laconique affirmant que « compte tenu des éléments d'analyse juridique et de la situation de l'intéressé, il n'y sera pas donné suite ».
Le Club rappelle que si la Convention de Genève ne permet en effet pas d’accueillir Snowden en France dès lors qu’il n’est pas persécuté dans son pays d’origine il est toujours loisible à la France de l’abriter sur le Fondement de l’alinéa 4 du Préambule de la Constitution de 1946 qui a valeur constitutionnelle.
Le Président de la République a raison de dénoncer d’un côté les activités d’espionnage des services américains de la NSA à l’égard de pays de l’Union européenne et demander qu’elles cessent immédiatement mais la France comme l’Union européenne ne peuvent pas d’un revers de manche écarter l’idée d’accueillir Snowden car c’est bien son initiative qui a permis de découvrir une telle activité illicite, scandaleuse au regard de principes que nous sommes fiers de partager avec les Etats Unis d’Amérique, valeurs qui rendent encore moins excusables de telles pratiques à notre égard d’un grand allié et ami.
Les actes doivent être conformes aux paroles, d’autant qu’à l’heure de la lutte affichée du Gouvernement contre la corruption et en faveur de la transparence de nos institutions, il est essentiel que les « lanceurs d’alerte » soient protégés et non pourchassés. Une nouvelle ère de transparence et d’accès à la connaissance s’ouvre pour tous les peuples. Ces affaires n’en sont que les prémices. S’il était livré aux Etats Unis, nul doute que Snowden trouverait un mouvement d’opinion mondial massif en sa faveur et aux Etats Unis mêmes. Son action a contribué à sauvegarder notre liberté et s’il est proscrit au nom de cela il doit pouvoir être accueilli au nom de cela aussi.