
Il y avait avant Facebook. Mais ça, c'était avant. Aujourd'hui, il y a Instagram, Pinterest, Snapchat ; etc. Ne connaissant pas l'avenir, je ne saurais vous dire quelle sera la prochaine "killer-application" mais déjà la tendance est là. Quelle est-elle ? L'instantanéité. L'image. La superficialité. L'analyse et la profondeur existeront encore. En tout cas, espérons-le. Mais tout de même, ce succès dit quelque chose sur notre société. Évidemment, le mouvement est plus ancien et n'a pas attendu ces applications. Déjà, les textos remplaçant les conversations téléphoniques, puis le langage "texto" en substitution du langage courant, annonçaient la tendance. Face à cette pauvreté grandissante de la forme, qui n'est pas sans conséquence sur le fond, se pose quelques questions : "avons-nous encore envie de communiquer ?", "renonçons-nous à toute forme de complexité ?", ou peut-être "sommes-nous en train d'inventer un nouveau langage ?". Chaque réponse ne nous amène pas au même endroit.
Étant un animal social, il est difficile de concevoir l'être humain en absence d'interactions. Donc ce qui pourrait se percevoir serait un être qui ne communique plus -la communication supposant une écoute et une réaction liée au message perçu- mais émetteur de signaux. Un peu comme une balise de détresse perdu au fond de l'océan, ignorante d'éventuelles autres balises non loin, toute dédiée à la seule fonction d'informer sur son état et fermée à toute autre activité.
Pour la seconde question, sur le renoncement à toute forme de complexité, le monde médiatique et culturel a été un élément moteur ici. L'essentialisation, la simplification, la catégorisation sont quelques-uns des process utilisés lors du commentaire de tout évènement public. Nous n'avons jamais pu nous sortir du schéma "bon - méchant" alors que les sujets de médiatisation n'ont jamais été dans un schéma aussi simpliste. Notre communication ne suivrait-elle ainsi que la façon dont le monde nous est présenté.
Il est certain qu'avec toutes ces caractéristiques de nouveaux codes apparaissent. Prenons le mot "lol". Son universalité n'a jamais été démentie. Pour varier les registres, il y a les smileys. Autre tendance : la simplification du français. Et ce point répond aussi à la deuxième question. À tort ou à raison, la langue française connait une évolution (écriture inclusive dont j’ai traité dans le billet précédent) très forte qui la ferait passer de langue vivante à langue survivante tant les changements opérants auraient de quoi faire passer à trépas ce que fut la langue de Molière.
Essayons de finir sur une note positive. Quels que soient les changements et les résultats à venir, cette langue et cette communication évoluent. Et l’origine de cette mutation est, parfois (peut-être pas assez), une remise en cause. Sur ce point, nous sommes certains que la réflexion a été un préalable à la contestation. Et la réflexion sera toujours la plus grande aide face aux enjeux que pose notre manière de nous exprimer et de communiquer.
Michaël Capgras - CEO du réseau d'affaires You Work Here
Mon blog professionnel : le réseau d'affaires pour les indépendants et entrepreneurs