[English Below]
Notre féminisme est abolitionniste de l'exploitation sexuelle des femmes (pornographie, prostitution, GPA), abolitionniste du genre et des stéréotypes sexistes associés (y compris la performance de la féminité par les femmes).
Nous luttons contre toute forme de sexualité patriarcale (BDSM, libertinage, échangisme, etc.), contre la culture du viol, contre les religions, contre la haine et l’oppression des lesbiennes, pour la remise en question du mariage, de la famille nucléaire et de l'hétéronormativité.
Notre féminisme est par conséquent anticapitaliste, antiraciste, anticlassiste et pour certaines d’entre nous, antispéciste.
Actuellement, le féminisme radical est le seul mouvement politique de gauche qui rejette le dogme de l’identité de genre et dénonce ouvertement la pornographie et la prostitution.
Pour autant, beaucoup de femmes exclues du féminisme libéral en raison de leurs positions critiques du genre ont trouvé refuge au sein de notre mouvement, sans être en adéquation avec l'ensemble de nos valeurs politiques.
C’est le cas de l’ex-Femen Marguerite Stern et de l’influenceuse Dora Moutot, qui nous ont rejointes après avoir été harcelées pour leurs idées, et lâchées, l’une par ses sponsors, l’autre par une partie de son collectif.
Et bien qu’aujourd’hui, toutes deux déclarent avoir fait sécession avec la branche radicale du féminisme, elles sont encore médiatiquement identifiées comme les figures de proue du mouvement. Or, cet amalgame nous met en danger et brouille notre message.
Sur son compte Instagram @tasjoui, Dora Moutot signe des partenariats rémunérés avec une plateforme porno-prostitutionnelle (Wyylde), connue pour héberger la prostitution des mineures et des femmes, et n’hésite pas à faire ouvertement la promotion de personnages anti-IVG et fichés à la Mivilude, comme Thierry Casasnovas.
Elle-même, dans son ouvrage “Mâle Baisées”, vendu à plusieurs milliers d’exemplaires, raconte avoir payé une femme en Thaïlande, pour être masturbée (p.185).
A LIRE : La face cachée de WYYLDE
C'est donc en toute connaissance de cause que Marguerite Stern, fondatrice des collages contre les féminicides et du collectif l’Amazone, a décidé de collaborer avec Dora Moutot, en lançant le mouvement "Femelliste", mouvement déjà existant et détourné de son sens originel.
Or, depuis l’irruption dans nos rangs de femmes, certes très influentes, mais en rupture totale avec notre positionnement abolitionniste, nous constatons que la question du genre a pris une place centrale dans nos luttes, et que les violences sexuelles telles que le BDSM ou le libertinage se banalisent au sein même de notre mouvement.
Par ailleurs, sous prétexte de n’être pas reçues par les médias dits “de gauche”, toutes deux s’affichent désormais dans les médias d'extrême droite (Valeurs Actuelles, L'incorrect).
Ces nouvelles alliances sont catastrophiques pour les droits des femmes et pour notre lutte.
Nous avons suffisamment souffert de l’amalgame fait par nos opposants avec Eric Zemmour, raciste, prostitueur et signataire de la tribune “touche pas à ma pute”.
Or, le féminisme radical ne fait aucun compromis, ni avec l’exploitation et les violences faites aux femmes, ni avec l'extrême droite.
Nous, féministes radicales et survivantes de la porno-prostitution, refusons le dévoiement de nos valeurs politiques abolitionnistes. Nous dénonçons toute alliance avec un quelconque mouvement homophobe, lesbophobe, raciste, antisémite, antiféministe, à l'opposé total de nos revendications.
Face à ce constat, notre collectif ainsi que des sympathisantes féministes, exigeons d’être désormais dissociées des paroles et des actes de Marguerite Stern et Dora Moutot. Si, par le passé, nous les avons soutenues, si certaines d’entre nous ont travaillé avec elles, aujourd’hui les limites sont atteintes. Nous ne défendrons pas l’indéfendable. Nous ne souhaitons plus, de quelque manière que ce soit, être associées aux actes et aux paroles de ces deux personnes, qui en prendront désormais, seules, la responsabilité.
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[EN]
Radical feminism is a political movement that aims to fully liberate women from male oppression. We recognize that we are oppressed because of our biological sex. Our feminism stands for the abolition of the sexual exploitation of women (pornography, prostitution, surrogacy) and for the abolition of gender and its associated sexist stereotypes (including the performance of femininity by women).
We fight against all forms of patriarchal sexuality (BDSM, libertinage, swinging, etc.), against rape culture, against religions, against the hatred and oppression of lesbians, for the questioning of marriage, nuclear family and heteronormativity.
Our feminism is therefore anti-capitalist, anti-racist, anti-classist and, for some of us, anti-speciesist.
Radical feminism is currently the only left-wing political movement that rejects gender dogma and openly denounces pornography and prostitution.
In this context, many women, excluded from liberal feminism due to their gender critical views, found refuge within our movement, even though they are not in line with our political values.
This happened with ex-Femen Marguerite Stern and influencer Dora Moutot, who joined us after being harassed for their positions, and were dropped, one by part of her collective, the other by her sponsors.
Although both of them say they have left the radical branch of feminism, they are still considered, in the media, as the leading figures of the movement. This conflation endangers us and confuses our message.
Indeed, on her Instagram account @tasjoui, Dora Moutot signed a paid partnership with a porn-prostitutional platform (Wyylde), known for hosting prostitution of minors and women, and does not hesitate to openly promote anti-abortion activists, such as Thierry Casasnovas, blacklisted by la Miviludes (1).
In her book "Mâle Baisées",which sold several thousand copies, she herself tells of having paid a woman in Thailand to be masturbated (p.185).
With full knowledge of the facts, Marguerite Stern, founder of les collages contre les féminicides and of the collective “les Amazones” decided to collaborate with Dora Moutot, creating the "Femelliste" movement – named after an existing movement, diverted from its original meaning.
Admittedly, these women are very influent but their views totally break with our abolitionist stance. Since they arrived among us, we observe that the question of gender identity has taken a central place in our struggles while sexual violence, such as BDSM or libertinage, is trivialized within our movement.
Furthermore, on the pretext of not being interviewed by the so-called « left-wing » media, both of them now appear in the far-right media (Valeurs Actuelles, L'incorrect).
These new alliances are catastrophic for women's rights and for our struggle.
We have suffered enough from the conflation made by our opponents with Eric Zemmour, racist, supporter of prostitution, who signed the petition "touche pas à ma pute" (“Hands off my whore”).
Radical feminism does not make compromises, either with exploitation and violence against women, or with the far-right wing.
We, radical feminists and survivors of porn-prostitution, refuse the deviation of our abolitionist political values. We denounce alliances with any homophobic, lesbophobic, racist, anti-Semitic, anti-feminist movement, in total opposition to our demands.
Given this situation, our collective as well as many feminist sympathizers, demand from now on to be dissociated from the words and acts of Marguerite Stern and Dora Moutot. If, in the past, we have supported them, if some of us have worked with them, the limits have been reached. We will not defend the indefensible. We no longer wish, in any way whatsoever, to be associated with the acts and words of these two people, who will henceforth take sole responsibility for them.
- Les membres de CAPP, collectif de survivantes de la porno-prostitution et de féministes radicales.
- Alexine Solis, Survivante de la prostitution.
- Rosen Hicher, Survivante de la prostitution.
- Rose A., Survivante de l'industrie du sexe.
- Kahdy Annie Toure, survivante de la prostitution
- Gloria EM, survivante de la prostitution.
- Valérie Tender, Prostitution survivor
- Rose S.D, Survivante de la prostitution.
- Brigitte Bianco, Survivante de la prostitution et porno.
- Roxie Roots - CSA & sex industry survivor.
- Camila Girassol, survivor and radical feminist.
- Agathe Witch, Detransitionneuse
- Mila Christa, Detransitionneuse.
- Francine Sporenda, Responsable rédactionnelle du site Révolution féministe
- Anne Moyat, réalisatrice
- Camilla Mendes, Militante féministe et antispeciste
- Aurore Bénard, Militante LBGT et antispéciste.
- Emilie Soix, Ingénieure
- Shannon Peyrade, Restauratrice
- Noémie Huart, Animatrice en éducation permanente féministe
- Tiphaine. M , Antispéciste