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Billet de blog 4 juillet 2024

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Pour un réveil humaniste

Pour ne pas avoir à choisir un jour d’être résistant ou collabo, le vote RN ne peut être un choix. La classe politique doit de toute urgence revenir à la raison, refaire sienne les valeurs des Lumières, de l’humanisme et renvoyer dans les limbes les rhétoriques racistes qui nous cernent.

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Les résultats des élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale au soir du 9 juin 2024 ont libéré des torrents de haine. Le milliardaire Bolloré, qui a rapidement construit un empire médiatique grâce aux profits réalisés notamment sur l’exploitation des ressources africaines (bois, huile de palme…), a franchi un nouveau pas dans la propagande raciste. La ligne éditoriale de ses médias a réussi à se diffuser à l’ensemble de l’espace public. Une bataille culturelle, idéologique, qu’il mène jusque dans des magasins Relay, dont il est propriétaire et où il valorise les titres de presse tel que Valeurs actuelles, le journal d’extrême droite plusieurs fois condamné pour injure raciste et incitation à la haine raciale. 

La normalisation de la rhétorique et de l’imaginaire racistes, mobilisés même par l’actuel président de la République, se vérifie jusque dans notre quotidien. De nombreux candidats du NFP font face eux-mêmes à la violence de sympathisants RN et autre Reconquête, qui portent désormais leur bulletin de vote en bandoulière. 

Ce climat de rejet et de haine nourrit l’angoisse ressentie par les millions de Français d’origine étrangère ou étrangers présents en France. Ceux-ci, déjà soumis depuis toujours à la discrimination d’accès à l’emploi malgré les diplômes, au logement, voire aux soins, sont de plus en plus nombreux à choisir le départ vers des pays où le racisme est absent ou moins ouvert. Il doit être bien clair que le vote RN est un vote menaçant ainsi directement, même dans leur chair, les ami.e.s, voisin.e.s, professionnel.le.s, aides-soignant.e.s, médecins, etc. d’origine étrangère.

L’accession du RN au pouvoir ne se traduirait pas par un simple changement d’atmosphère. La racisme s’institutionnaliserait et tenterait de bouleverser notre Etat de droit à travers le principe (inconstitutionnel) de la « préférence nationale », y compris pour l’accès aux emplois publics.  Le droit du sol serait remis en cause, et de fréquentes sorties racistes des membres du RN font, en outre, craindre une extension des mesures discriminatoires non seulement aux étrangers, mais aux « Français d’origine étrangère » et aux binationaux. 

Qu’on ne s’y trompe pas : derrière les étrangers, ce sont  les Français d’origine étrangère et les binationaux, voire les « gauchistes » et les « écologistes », qui sait peut-être les syndicalistes, qui seront les cibles d’un pouvoir d’extrême-droite. Et c’est peut-être seulement là que, comme dans les années 1940, les citoyens se réveilleront. Car au final, comme le relevait Aimé Césaire en 1955, ce qui n’a pas été pardonné à Hitler, « ce n’est pas le crime en soi, le crime contre l’homme, ce n’est pas l’humiliation de l’homme en soi, c’est le crime contre l’homme blanc, et d’avoir appliqué à l’Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu’ici que les arabes d’Algérie, les coolies de l’Inde et les nègres d’Afrique » .
Faudra-t-il qu’une partie de la population ait été enfermée dans des camps, ou pire, pour que les électeurs ouvrent les yeux ?

Margot Holvoet, responsable des questions « environnement » au sein de Chronik

Fatma Bouvet de la Maisonneuve, psychiatre et écrivaine,

Nicolas Cadène, ex-rapporteur de l'Observatoire de la laïcité,

Paul Chiron, juriste en droit des étrangers et enseignant dans le supérieur,

William Leday, enseignant en relations internationales et responsable politique, 

Beligh Nabli, professeur des universités en droit public et essayiste,

Hassina Mechaï, journaliste,

Charles Thibout, docteur en sciences politiques et chercheur.

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