Le séminaire "Comprendre et agir dans la complexité" se veut un lieu de théorisation et de production de pratiques. Il représente l'occasion pour développer et partager les hypothèses émergeantes d'un travail de recherche se situant aux frontières entre philosophie et biologie, portant une attention particulière aux processus de colonisation algorithmique, tout en étant un lieu de recherche-action, en strict lien avec les pratiques et les expériences auxquelles participe et que suit le Collectif Malgré Tout en Argentine, France, Italie.
Il a lieu un mercredi par mois au CICP de Paris et sur zoom. Pour suivre la séance du 10 janvier 2024 sur zoom:
https://us02web.zoom.us/j/83548552786?pwd=ZGVuSEsvL3lWelV6ekFZVlZodFV3UT09
ID de réunion: 835 4855 2786
Code secret: 914358
Les prochaines séances auront lieu les mercredis:
7 février, 13 mars, 10 avril, 15 mai, 12 juin.
Il est possible de voir les séances passées en cliquant ici.
Axes de travail 2023-2024
En 2023/24, nous poursuivrons le séminaire « Penser et agir dans la complexité » autour de cette question : quels sont les ressorts d’un agir décolonial capable de nous sortir de l’impuissance. Alors que l’intelligence artificielle pénètre désormais toutes les dimensions de la vie, nous assistons à une accélération sans précédent de la délégation de fonctions vers la machine. Cette délégation de notre puissance a toutefois un prix : renoncer à notre liberté pour vivre sous l’œil d’une surveillance généralisée. Face au contrôle total, la réponse naïve de l’individu qui cherche à se rassurer sera d’affirmer qu’il n’a de toute façon « rien à cacher ». Or, contrairement à ce que prétend la rhétorique du pouvoir, la surveillance algorithmique ne vise pas à prévenir les exactions possibles des surveillés. Elle exerce en réalité une agression permanente sur ceux qu’elle regarde. Sa violence réside non seulement dans son caractère intrusif, mais aussi dans l’effet de formatage profond qu’elle génère dans la matrice même des individus.
Cette nouvelle puissance du pouvoir rebat la donne, car elle s’attaque aux racines de l’agir où le vivant puise sa capacité de résister et de créer. Face à cette réalité, il faut éviter de retomber dans le schéma binaire de la modernité d’un sujet humain séparé de l’objet. Nous essayerons de comprendre comment des corps situés et territorialisés peuvent opposer une résistance à cette virtualisation coloniale de la vie.