Contre >< Pouvoir (avatar)

Contre >< Pouvoir

Stratégies unitaires face au bloc bourgeois et identitaire lors des prochaines présidentielles

Abonné·e de Mediapart

20 Billets

1 Éditions

Billet de blog 6 avril 2022

Contre >< Pouvoir (avatar)

Contre >< Pouvoir

Stratégies unitaires face au bloc bourgeois et identitaire lors des prochaines présidentielles

Abonné·e de Mediapart

CETTE CLARIFICATION DONT LA FRANCE A BESOIN

Depuis plusieurs décennies, notre vie politique française est gangrénée par un poison bien plus pernicieux que celui de l'extrême droite. Ce dimanche 10 avril, nous avons une opportunité unique de le mettre à jour aux yeux de tous, et il se pourrait que ce soit tout ce dont la France ait besoin aujourd'hui...

Contre >< Pouvoir (avatar)

Contre >< Pouvoir

Stratégies unitaires face au bloc bourgeois et identitaire lors des prochaines présidentielles

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Avant même l’extrême droite, le principal cancer de notre politique française c'est cette droite si plurielle qui se dit de gauche et qui occupe une place majeure dans l’espace politico-médiatique. Ce flou qui sclérose la vie démocratique du pays est volontairement entretenu pour maintenir l’illusion, pour maintenir l’ordre bourgeois, mais offre un véritable boulevard au camp réactionnaire. Qui pourrait le contester ?

Tout d’abord ces grands bourgeois qui se mêlent de politique, qu'ils soient neo-philosophes comme BHL, Onfray ou Enthoven, pseudo-journalistes comme Joffrin ou Salamé, ces animateurs télé comme Naullau ou Ruquier, ces artistes comme Goupil ou Arditi, ne sont pas de gauche comme ils le prétendent, ce sont même des militants du camp d’en face payés très cher pour nous enfumer. Ils ne seraient pas là où ils sont s’il en était autrement et nous n’en serions pas là sans leur travail quotidien.

Ensuite, le Parti Socialiste, avec ses Hollande, Valls, Faure, Castaner, Borne, Delors, ou Julien Drey et finalement Macron, n’est plus un parti de gauche. C’est un parti de droite soumis au patronat, à l’Europe et à la finance qui n’est plus son ennemi depuis longtemps. Il en est de même pour EELV, du bricolage et du jardinage qui est loin d'enthousiasmer les écologistes, chaque jour plus nombreux. Et que dire d’En Marche, ou devons nous dire maintenant Avec Vous, cette entité fantoche au service du banquier d'affaire.

Le capitalisme ne fait plus rêver comme dans les années 80 et confrontés à leurs incohérences qui s’associent à leur chute dans les sondages, ces nombreux usurpateurs ont choisi de provoquer en permanence la vraie gauche que représente aujourd’hui Mélenchon, sur le terrain glissant des "valeurs de la République". Ce vivier à polémiques leur permet depuis des mois d’empêcher notre camp social de se poser les bonnes questions, celles qui nous séparent du camp libéral : quel projet de société souhaitons-nous mettre en place pour sortir du capitalisme ? Un tel débat face à une gauche de rupture telle que la France Insoumise les mettrait rapidement à nu et provoquerait leur évaporation quasi instantanée, et c'est ce qu'ils redoutent le plus.

Cette technique politique serait vieille comme le monde explique Simon Persico, professeur à Sciences Po Grenoble à Arrêt sur Image : « Les politistes anglo-saxons appelle ça les “wedge-issue”. Cela consiste pour un camp politique à enfoncer les coins chez ses adversaires pour diviser le camp d’en face. C’est ce qu’il s’est passé par exemple avec les réunions non mixtes, un sujet dont les gens n’ont, dans la vraie vie, absolument rien à faire ! ». Ils auront donc tout fait ces derniers mois pour éviter le débat de fond en surfer sur des polémiques stériles et si Fabien Roussel remporte quelque chose cette année, ce sera peut-être la palme de celui qui aura le mieux excellé dans cet art, et obtenu le meilleur résultat...

Non seulement ces tartuffes font le jeu de la classe dominante et son extrême droite en utilisant les mêmes ressorts nauséabonds et en sautant sur tous les plats qui leur sont tendus pour continuer d'exister, mais en plus, en concentrant leurs attaques sur la gauche de rupture, beaucoup abandonnent le combat contre le fascisme qui vient. Beaucoup d’ailleurs ont abandonné le combat tout court et ne pensent qu’à tirer profit de cette possible débâcle afin de mieux se positionner pour la suite. Ces derniers se conduisent en véritables paillassons et collaborent avec l’ennemi à nos portes. Une histoire qui n’est pas nouvelle et qui se rejoue à chaque fois que notre camp social cherche à répondre présent au tocsin de l'Histoire.

Quoi que l’on pense du candidat Jean-Luc Mélenchon, jamais une gauche de rupture n’a été aussi proche du pouvoir et c’est bien pour cela qu’il est la bête noire de toute la classe politico-médiatique et pas Marine le Pen ou Éric Zemmour, comme on aura pu le constater. Seul un deuxième tour avec la France Insoumise peut permettre au pays cette grande clarification. Seul un vrai duel face à une gauche anti-libérale obligera tous ces menteurs professionnels à se démasquer. Où sont les Hammoneurs ? Les Montebourgeois ? Les Taubiriens ? Combien de temps perdu, de coups infligés, de blessures indélébiles ? Et si ça n'avait été que cela le projet depuis le début ?

Cette campagne a été scandaleuse en de nombreux points et des comptes devront être réglés très prochainement. Cependant, chaque électeur a aujourd’hui entre ses mains le pouvoir de forcer notre classe politico-médiatique pourrissante à clarifier enfin les choses ! Soutiendront-ils la gauche face à la droite anti-sociale de Macron ? En appelleront-ils au "Front Républicain" contre l’extrême droite ? Peu importe le résultat, il en va de la santé de notre vie démocratique, une œuvre de salubrité publique nécessaire si l’on veut se reconstruire par la suite, face à l’extrême droite, la droite extrême ou même la gauche si elle l’emporte et doit réunir largement.

À nous maintenant de le provoquer !

Rejoins nous sur contrepouvoir.org

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.