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Billet de blog 11 septembre 2024

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Citoyenneté menacée : l'ère Macron, un recul démocratique pour tous

La citoyenneté, pilier de la démocratie, est fragilisée sous la présidence d'Emmanuel Macron. La centralisation du pouvoir, l'affaiblissement des corps intermédiaires, et la répression des mouvements sociaux réduisent la participation citoyenne. L'abstention croissante révèle un désenchantement politique, menaçant l'essence même de la démocratie participative.

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Après avoir lu un des commentaires sur mon précédent post, je me suis interrogée sur la notion de citoyenneté et son rôle dans notre démocratie actuelle.

Plus qu'un simple statut juridique, la citoyenneté incarne la participation active à la vie publique. En théorie, elle permet aux citoyens d’exercer leurs droits civiques et politiques, d’influencer les décisions et de participer au débat public. Pourtant, les récents événements politiques en France donnent à cette citoyenneté une saveur aigre-douce, laissant une grande partie de l’électorat désillusionnée.

Macronie, une centralisation du pouvoir 

Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron a progressivement concentré les leviers du pouvoir dans les mains de l'exécutif, réduisant ainsi l'espace de participation pour les citoyens et les corps intermédiaires. Des réformes clés, comme celle du Code du travail, ont souvent été imposées sans véritable concertation avec les syndicats ou les associations. Cette verticalité dans la gouvernance éloigne les citoyens des décisions politiques qui les concernent directement, qu'il s'agisse des retraites, du chômage ou de l'écologie.

La concentration du pouvoir s'est également traduite par l’usage fréquent de l'article 49.3 de la Constitution, qui permet au gouvernement de faire passer des lois sans vote parlementaire. Cela affaiblit non seulement le rôle du Parlement, mais alimente aussi un sentiment croissant de frustration chez les citoyens, qui se sentent dépossédés de leur voix dans la prise de décisions majeures.

Réformes impopulaires = répression policière

Cette centralisation du pouvoir n'a pas été sans conséquences. En réponse aux réformes impopulaires, des mouvements sociaux importants ont émergé, comme celui des Gilets jaunes. Ce mouvement, né d'une exaspération face à l'injustice sociale et fiscale, a été confronté à une répression policière intense, marquée par des violences et des arrestations massives. Ces actions policières ont soulevé des questions sur le respect des libertés fondamentales, notamment le droit de manifester.

Les manifestations contre la réforme des retraites, elles aussi, ont été accueillies par des mesures de sécurité drastiques. En conséquence, de nombreux citoyens hésitent désormais à participer à des mouvements sociaux, dissuadés par la répression et les risques encourus. Cette situation fragilise le rôle actif de la citoyenneté, en envoyant un message clair : la contestation n'est pas la bienvenue et sera réprimée, plutôt qu'écoutée.

Nomination d'un 1er ministre LR

La nomination d'un élu issu d'un partie droite, sous-représenté à l'Assemblée nationale, au poste de Premier ministre a accentué ce climat de défiance. Pour beaucoup, Michel Barnier, avec son passé de négociateur du Brexit et son image technocratique, incarne une continuité de la politique d’Emmanuel Macron. Si d'un côté, ce choix a été perçu comme un signal fort de la volonté du président de poursuivre une ligne pro-business et centrée sur les élites européennes, loin des préoccupations sociales et économiques des citoyens. De l'autre, il ressemble à s'y méprendre à un déni de démocratie de plus sur une liste déjà trop bien remplie.

Les manifestations qui ont suivi cette nomination reflètent une fracture de plus en plus profonde entre le gouvernement et les citoyens. Ce climat de méfiance et de frustration, exacerbé par une absence de dialogue entre le pouvoir et les corps intermédiaires, continue de nourrir une désillusion collective. Il devient de plus en plus clair que sans une réponse adaptée aux revendications populaires, cette fracture ne pourra que s’aggraver, mais de là à imaginer une réaction présentielle ? Rien n'est moins sûr, Jupiter n'en fait qu'à sa tête depuis son arrivée au pouvoir.

Vers une abstention record ?

Toutes ces dynamiques – centralisation du pouvoir, répression des mouvements sociaux, déconnexion des élites – pourraient bien conduire à une abstention record lors des prochaines élections. De nombreux citoyens ne se reconnaissent plus dans ce système politique et hésitent à rejoindre des mouvements sociaux par crainte de répression ou par manque de moyens. La précarité, l'inflation et les contraintes familiales ou financières ajoutent à cette difficulté.

Si la participation citoyenne n’est pas revitalisée, c'est toute la démocratie qui se trouve menacée. Une démocratie vivante repose sur la capacité de chacun à faire entendre sa voix, à contester, et à participer activement à la vie publique. Il est urgent de recréer cet espace de dialogue et de participation, sans quoi le fossé entre le pouvoir et le peuple continuera de se creuser jusqu'à atteindre un point de non-retour sans précédent.

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