L'Union européenne n'a pas finir d'en légiférer avec l'alimentation et l'ajout d'additifs nouveaux, extraits d'insectes parfois déjà comestibles dans certaines régions d'Asie. Dans le cadre de sa stratégie "De la ferme à la fourchette", l'UE en serait à son quatrième insecte officiellement autorisé sur le marché depuis 2018, pour conférer notamment des protéines peu couteuses à ses consommateurs européens.
Le ver de farine jaune autrefois réservé aux poissons pour la pêche est autorisé comme aliment depuis 2021, avec l'exclusivité chez Agronutris, spécialiste des insectes dans l'alimentation française. A titre d'exemple chez Agronutris, à la rubrique nos insectes, on peut lire un article sur "notre mouche"; la mouche soldat noire contribuerait à l'économie circulaire en empêchant le gaspillage alimentaire de notre chère société d'abondance. Le propos semble inscrit dans la réalité contemporaine : les insectes seraient la voie vers notre nouvelle nutrition industrielle. Rien d'assimilable à la malbouffe sinon par une transformation industrielle telle, que la nourriture traditionnelle pourrait se targuer de disparaitre doucement des supermarchés. En deuxième position vient s'ajouter le criquet migrateur, avec l'exclusivité d'utilisation chez les néerlandais Fair insects/protix, assimilé à du développement durable.
L'autorisation de mise sur le marché du grillon domestique ne date pas de janvier 2023, mais de février 2022, au bénéfice de Protix. La poudre dégraissée de grillon domestique s'inscrit, elle, en tant que 4ème insecte autorisé avec en sus, une nomenclature dans les E (*) et une importation d'industriels asiatiques.
Autrefois réservé aux personnes rongeurs d'ongles vernis, le E120 se mangeait jadis malgré soi pour celle ou ceux qui se faisaient du mauvais sang, en niaquant en bons anxieux leurs doigts enduits de vernis à ongles contenant cette laque rouge, appelée aussi cochenille. Vous savez, c'est ce conservateur qui colore aussi les fameuses fraises Tagada et pulpe bien souvent le rouge vif de vos lèvres maquillées ; c'est de la COCHENILLE, qui provoque accessoirement de l'urticaire pour certains allergiques. Le concept d'insectes à manger n'est donc pas finalement uniquement lié à ces 4 autorisations sur le marché européen. Il n'y aurait donc rien de nouveau à tout ça ?
A l'ouest occidental, la femelle de la cochenille (la kerria lacca) vient d'être intronisée à échelle européenne pour d'autres aliments, de manière bien plus courante. Et cette fois ci c'est indétectable sinon dans la composition sous le nom de SHELLAC ou E904. Au goût, c'est légèrement moelleux-croquant et subtilement indigeste. Légale, elle lustrera vos chips ou vernit déjà vos Chokobons. Cela s'appelle de la nourriture moderne. Résultat de négociations commerciales avec l'Union européenne, elle sera présente dans bien des biscuits industriels et glaces aussi, outre certains bonbons et chocolats, en tant qu'agent d'enrobage ou de glaçage. Merci qui, merci l'Industrie AA - entendez que l'Industrie Agro-Alimentaire n'a pas fini de nous surprendre. Quid des compositions alimentaires improbables ? Quitte à subir l' inflation, autant retourner chez les artisans et petits commerçants pour retrouver une alimentation naturellement dédiée aux omnivores que nous sommes, non ? Mais après tout, chacun fait comme bon lui semble... A bon entendeur, salut !
*Nouvelle loi européenne :