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Billet de blog 24 février 2024

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Comment vivre la politique d'ici 2027

Le monde façonné par le mandat actuel a entaché tous les corps de métiers. La France allie pourtant bonne vivance et philosophies valorisant l'ouverture d'esprit et la tolérance. Qui n'a pas rêvé d'une Europe culturelle. Qui n'a jamais constaté l'étroitesse d'esprit d'un impéralisme qui ne se réfère qu'à l'argent. Comment converger pour enrayer le raslebol général ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il est à croire que le gouvernement actuel se déresponsabilise du corps de la vie politique et de ses engagements nécessaires à  la vitalité du quotidien, ne laissant qu'un vague squelette aux évocations délétères, face a ce qui faisait la force des classes sociales autant ouvrières, paysannes et industrielles, que les secteurs plus tertiaires ou en lien avec l'enseignement, les médias, l'art ou la pensée.

Depuis 2017, les ministères semblent façonner à tour de rôle un monde en cours de financiarisation, comme si c'était une routine incontournable à venir. 

Mais est-ce viable sur du long terme ?

2016 marque les débuts officiels du changement de paradigme du métier en travail, avec la précarisation de ses fondements. "Intérimer" l'activité professionnelle en marchandise comme une autre a été le premier pas. Déjà, les sociaux démocrates dénonçaient une politique-reality qui rendait malléable tout corps de métier sur le marché. Seule la fin l'emportait sur le moyen : l'argent.

Mais c'est ignorer aussi que cette mise en place opère depuis le début des années 2000. Et que cette nouvelle société marque son empreinte avec "le plan hôpital ". Ce qui faisait jadis le fleuron d'une France vaillante car apaisée d'être remboursée sur ses soins de santé avec un système de sécurité social quasi-exemplaire, a d'abord  été  fragilisé par l'application d'un principe, selon lequel le patient devenait un client rentable dans un hôpital. Initié par une poignée d'hommes dont Jean Castex est l'un des fondateurs, il a été parachevé par le même homme. Telle était sa mission : Réduire à 3 en un les services d'hôpitaux qui seraient alors réunis en pôle d'activité. 

Pour chaque ministre notoire des mandats de la présidence d'Emmanuel Macron, i y eut une mission. 

Elibabeth Borne a mené la mise en place du report de l'âge de départ en retraite et sa préparation. Qui se ne souvient pas des grèves massives de la SNCF  dès 2018 et des transports en commun à la RATP : c'était déjà dénoncé car ce secteur refusait non seulement la privatisation exacerbée d'un secteur national mais surtout et aussi pointait la pénibilité du travail et demandait le soutien d'une retraite anticipée. Elisabeth Borne est partie à la fin de sa mission accomplie.

Gabriel Attal s'attaque à l'éducation nationale. La financiarisation des budgets de l'état est en marche. Mac Kinsey est une agence de communication qui permet de rendre productive les discours sur fond d'audience numérique.

Chaque acte de la politique actuelle en France est comptabilisé, budgétisé. L'échiquier des échéances politiques monétaires fait peur à entendre. L'être humain est devenu une marchandise comme les autres. 

Et aux quatre coins de la planète, le nouveau monde propose d'investir pour ses vieux jours chez Blackrock ou son concurrent. La lente privatisation du système de retraite est en marche. Et les "Young leaders" façonnent un monde où l'argent permet d'annuler tout ce qui provoquerait une émotion complexe. Le discernement est diabolisé, la catégorisation est chiffrée.

Mais l'Europe n'a t-elle pas fait rêver, il fut un temps où l'idée n'était-elle pas d'aller vers des réflexions croisées, pour mieux les multiplier. Pour que chacun y trouve son compte à sa manière. Pour réfléchir ensemble en aparté et ne pas se laisser nécessairement happer par la doxa dominante. Il est important de valoriser la différence pour enrichir les potentiels. Et c'est notamment cette diversité  de culture qui fait rayonner la France. Les influences et les continuités  se complètent.

Alors pourquoi vouloir réduire à l'épaisseur d'une liasse de billet de banque toute pensée nouvelle. Une avancée technologique  ou une pensée originale ne pourraient-elle peut-être pas humaniser d'avantage ce qui rend la société volontaire. 

La bienveillance permet de considérer l'autre. Comment faire pour que les mouvements sociaux du monde entier soient réellement entendus. 

L'idée n'est pas d'annuler la pensée unique du mouvement de globalisation mais juste de ne pas la rendre dominante ou unique. Car qui dit que la pensée ne pourrait  pas rester plurielle. Certes, le monde est fait de ces singularités et de ses spécificités qui nourrissent chaque être d'une manière unique. Il serait peut-être bon de commencer à  entendre que la prise de conscience est grande et nombreuses les personnes qui œuvrent pour converger vers un monde meilleur,  et non pas le meilleur des mondes. Puisse chaque monde avoir sa place et non pas une seule manière de l'envisager. Car tout le monde a le droit d'œuvrer au bien commun, à  sa façon.

Alors on fait comment pour 2027.

Il est temps d'agir en réflexion pour se concerter. Et mener une citoyenneté du consentement. Il n'y  a pas que les cérémonies de remise des prix du cinéma qui peuvent avoir des jolis discours aux effets rebonds. La plus belle des solidarités avec le mouvement actuel des nouvelles féministes n'est-il pas d'apprendre à se mettre d'accord dans la différence ? L'idée est de retrouver l'envie d'œuvrer pour le bien commun, en partage et en réflexion, pour ne pas tomber des nues en 2027.

Alors, trouvons les initiatives qui donnent un écho à taille humaine dans les propositions. A chaque personne qui préfère penser le monde plutôt que le subir. En avant la nouvelle philosophie :Moteur... action. 

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